De l'amour que de tu receve !
Mirèio ! voudriéu estrema dins moun sang
toun alen que lou vènt me raubo !
A tout lou mens,de l'aubo à l'aubo,
Rèn que sus l'orle de ta raubo,
Laisso-me que me viéute en la poutounejant !
et les fauvettes avec les pendulines
vont ensuite des amants ébruiter le secret
- N'aie pas peur qu'on en parle
car moi,demain,vois-tu,je dépeuple de fauvettes
Toute la Crau jusqu'en Arles !
Mireille ! je vois en toi le paradis parfait !
Mirèio,escouto;dins lou Rose,
Disié lou fièu de Mèste Ambrose,
I'a 'no erbo,que nouman l'erbeto di frisouns;
A dos floureto,separado
Bèn sus dos planto, e retirado
Au founs dis oundo enfresqueirado.
Mai quand vèn de l'amour pèr éli la sesoun.
L'une des fleurs,toute seule,
monte sur l'eau rieuse
et laisse au bon soleil épanouir son bouton;
mais la voyant si belle, l'autre fleur tressaille,
et la voilà,pleine d'amour,
qui nage tant qu'elle peut pour lui faire un baiser.
E,tant que poou,se desfrisouno
De l'embuscun que l'empresouno,
D'aqui,paureto!que roumpe soun pecoulet;
E libre enfin,mais mourtinello,
De si bouqueto palinello,
Frusto sa sorre blanquinello...
Un poutoun,pièi ma mort,Mirèio! e sian soulet.