Changer de chapitre

TOME II

CINQUIEME PARTIE

Description physique, productions.
Cours d'eau, lacs et glaciers.
Etude géologique des terrains. - Faune et Flore.
Hommes remarquables.- Eglises et chapelles.
Anciennes fortifications.
Routes, postes et télégraphes, instruction publique.
Dames de charité, bureau de bienfaisance.
Langue et religion.


CHAPITRE V

EGLISES et CHAPELLES.

Sélectionnez dans ce Chapitre

 

1.-Notre-Dame de Valvert, église paroissiale d'Allos.
Pourquoi a-t-elle été bâtie hors du bourg ?.

Notre-Dame de Valvert, Vallis Viridis, solitairement assise au sud d'Allos, sur un petit plateau où viennent expirer les pentes rapides de la Côte-Haute, doit son gracieux nom à ce verdoyant coteau et aux rives ombragées du torrent qui amène les eaux du lac dans le Verdon.
Elle est bâtie, dit M. Révoil, "sur une couche de ces roches friables qui forment la constitution géologique de ces contrées."
Les premières assises de ses fondations sont de niveau avec le lit du Chadoulin, qui les a plusieurs fois complètement dénudées.
Henri, auteur des recherches sur les antiquités des Basses-Alpes, dit qu'en 1788 une crue extraordinaire les avait mises à découvert.
L'orage de 1886,
Note (1) creusa même sous l'angle nord-ouest, dont la solidité fut heureusement assurée par la forte assise de béton sur lequel il repose.
La construction de Notre-Dame de Valvert en ce lieu est un problème historique difficile à résoudre.
Une tradition sept fois séculaire l'attribue à une souveraine de Provence qui, étant tombée de cheval en ce lieu et ne s'étant point blessée dans sa chute, voulut y faire bâtir une église.
Elle ajoute que cette souveraine est la Reine Jeanne.
Aucun document historique connu n'infirme cette assertion, dans sa première et principale partie; mais la Reine Jeanne ne peut pas avoir fait construire notre église paroissiale, puisque cette église existait déjà depuis deux cents ans, comme nous allons le voir bientôt.
La grande popularité de la souveraine de Provence et de Naples paraît avoir inspiré à nos ancêtres une reconnaissance qui est due à une autre reine ou à un autre souverain.
Une autre tradition fait remonter la construction de l'église d'Allos jusqu'au règne de Charlemagne.
Note (2)
Ce prince est mort en 814, mais plusieurs églises qu'il a fondées, en différentes contrées, n'ont été bâties qu'assez longtemps après son règne, soit à cause des invasions sarrasines, soit pour d'autres motifs.
Il n'est donc pas impossible que Notre-Dame de Valvert ne soit un don de la royale munificence de Charlemagne.

2.-Elle est classée parmi les monments historiques.Elle remonte au XI° siècle.
Ecole d'architecture à laquelle elle appartient.
Ce qui la caractérise et la distingue des édifices religieux de la Provence.


L'église paroissiale d'Allos est classée parmi les monuments historiques.
Elle appartient au style roman, mais on voit poindre le style ogival ou gothique dans la voûte du sanctuaire.
Le savant auteur de l'Architecture romane du midi de la France estime que " sa construction est de la deuxième période du XI° siècle et antérieure, de quelques années, à celle de Seyne, ainsi qu'à la cathédrale de Senez, et qu'elle appartient à la même école d'architecture."
"C'est un monument remarquable, dit-il, par son plan, la régularité et la richesse de ses appareils et par les détails intérieurs et extérieurs :
moulures ou sculptures, qui le classent parmi les plus importants spécimens d'une école d'architecture complètement distincte de celle à laquelle on doit les plus beaux édifices religieux de la Basse Provence.
Elle est formée d'une seule nef de vingt mètres, d'un avant-choeur et d'une abside, qui portent sa longueur totale à vingt-huit mètres, dans oeuvre.
"Construite en pierres dures de grand appareil, divisée en assises régulières, elle repose sur une base moulurée qui ceinture ses faces extérieures et est couronnée par une sorte de doucine écrasée, sur laquelle vient s'amortir sa toiture.
"Quatre contre-forts, sur chaque face du nord et du midi, contrebutent la poussée des arcs-doubleaux, plein cintre comme la voûte.
"Ces arcs-doubleaux reposent sur des colonnes engagées aux trois quarts et surmontées de chapiteaux composés de figures et de feuillages.
"L'abside, plus basse que la nef, est précédée d'une travée qui a la même hauteur et qui est percée d'une grande baie, au midi.
Trois ouvertures de même forme ajourent cette abside.
"Ces fenêtres sont encadrées de moulures multiples à l'intérieur comme à l'extérieur.
Il en est de même pour les trois fenêtres percées , au midi, au milieu de chaque travée de la nef.
"A l'extérieur de l'abside, règne une élégante corniche, composée d'un cordon de dents de scie et d'arcatures reposant sur des modillons plats et de forme trapézoïde.
"La façade, dont la double pente formant pignon est couronnée d'un gros quart de rond, est percée d'un petit oculus placé très haut et d'une porte ornée de quatre colonnes surmontées par des chapiteaux composés de figures humaines et d'animaux d'un faire grossier, mais d'une exécution ferme et expressive et soutenant les archivoltes formées par de gros tores à demi engagés."

3.-Sa toiture primitive et son ancien clocher.

"La toiture ancienne devait être en dalles; elle a été remplacée par une couverture en plaches de mélèze.
Il ne faudrait pas songer à rétablir le système de couverture primitif.
On a employé le même procédé, pour préserver des infiltrations les chaperons des contreforts, disjoints par suite des désordres qui se sont manifestés dans cette partie de la construction.
"Un clocher, construit sur le flanc gauche de l'avant-choeur, à une époque qu'il est impossible de préciser (car il ne reste qu'une partie de son soubassement) , a été démoli à la fin du siècle dernier.
Note (3)
On a utilisé ces restes pour en faire une sacristie, et, à l'époque de ce dernier aménagement, on rétablit en maçonnerie grossière la partie extérieure de l'abside qui avait été dégradée par la démolition.
Telle est l'ordonnance générale de ce curieux et important édifice."
Note (4)
Comment a-t-on pu édifier un tel monument dans une vallée de nos Alpes, alors encore plus isolée qu'aujourd'hui ?
La conjecture la plus vraisemblable que l'on puisse faire à ce sujet, c'est que l'un des souverains ( ou des souveraines ) auxquels la tradition attribue Notre-Dame de Valvert l'a fait construire par des religieux maçons.
Au moyen âge, des religieux fixaient leur séjour dans les localités où il y avait des églises à bâtir et y demeuraient jusqu'à ce qu'elles fussent achevées.
Ils travaillaient uniquement pour Dieu et pour la religion, ne demandant que le pain de chaque jour.
Pour mériter le Ciel, ils consacraient leur vie à édifier des temples au vrai Dieu, sur la terre.
Plusieurs de nos belles et solides églises n'existeraient pas si les religieux maçons ne les avaient pas bâties.

4.-Sa restauration à la fin du XIX° siècle.

L'église d'Allos a beaucoup souffert, non seulement des injures du temps, mais des invasions de l'ennemi, des guerres de religion et surtout de la chute du clocher en 1696.
La voûte du sanctuaire ébranlée, celle de la nef endommagée ne furent ensuite qu'imparfaitement et grossièrement réparées.
Note (5)
Il était réservé à notre époque d'entreprendre et de mener à bonne fin la restauration complète, et selon le style primitif, de Notre-Dame de Valvert.
Note (6)
Les premiers travaux eurent pour objet " les deux contreforts dont la façade est flanquée, à droite et à gauche".
La réfection des socles et de la partie supérieure de ces contreforts, en pierres semblables aux pierres primitives, rendirent aussitôt à cette partie de l'édifice son aspect d'autrefois.
On répara ensuite les trois contreforts extérieurs de chaque façade latérale, qui avaient aussi subi des dislocations, surtout dans leur partie supérieure; les moulures et les glacis des fenêtres, la corniche extérieure, les chaperons des contreforts et enfin la moulure extérieure qui entoure l'église et dont une partie avait disparu.
M. Révoil avait surtout à coeur la restauration " de la corniche extérieure de l'abside et de l'avant-choeur, qu'il faut rétablir, disait-il, en ceinturant le tout avec la doucine, sur le bord de laquelle vient s'amortir la couverture".
Grâce à cette intelligente restauration, on voit aujourd'hui, comme au XI° et au XII° siècle, ladite doucine reposant sur une riche dentelure de pierres verticales et des arcatures
" supportées, dit encore M. Révoil, par des modillons plats et de forme trapézoïde".
Après la restauration extérieure (1894-1895) et la réfection d'une travée de la voûte, en 1896, les travaux furent interrompus, pendant trois ans.
Les autres travées de la voûte de la nef ne furent refaites qu'en 1899, lorsque le ministre eut approuvé le nouveau devis présenté par M. Révoil.
Note (7)

5.-Notre-Dame de Valvert était un prieuré-cure administré par un vicaire perpétuel.

La paroisse de Notre-Dame de Valvert était, avant la Révolution de 1789, un prieuré-cure administré par un vicaire perpétuel.
Un évêque de Senez nous dit,
Note (8) en ces termes, dans quel état elle se trouvait, au point de vue temporel :
"Le prieuré d'Allos est attaché depuis très longtemps à la mense épiscopale de Senez.
Il paraît, par les visites de Mgr de Clermont en 1551 et de Jean Clausse, son successeur, que Mgr de Quiqueran, évêque de Senez en 1545, a joui de la dîme de ce prieuré, et de même ses successeurs, jusqu'à Mgr du Chaîne, laquelle se payait en douzains de tous les grains, et à l'onzain des nadaus .
Note (9)
"Ce fut, en effet, Mgr du Chaîne qui changea la face de ce prieuré par une transaction entre le seigneur évêque et les consuls d'Allos, touchant la levée des droits décimaux, que le sieur évêque et ses devanciers ont accoutumé de prendre audit Allos, son terroir et district, comme membre uni et incorporé à la mense épiscopale, que ledit évêque baille, cède et quitte à ferme annuelle et perpétuelle aux consuls et communauté d'Allos, tous les droits décimaux qu'il est en coutume d'y percevoir, moyennant la somme de 800 livres, portée, à la Toussaint et à Pâques, dans le château épiscopal; avec institution de procureurs pour demander au Pape l'approbation dudit concordat, en conséquence duquel il y eut supplique et décret de Rome du 18 octobre 1659; ensuite bulle de commission pour vérifier la clause si res ita est, et pour approuver; puis actes faits par la camera du Pape, le 1er octobre 1660, qui furent suivis de sentence et publication, le 23 dudit mois, et enfin d'arrêt du parlement de Provence, le 26 février 1661.
Note (10)
"Le vicaire d'Allos avait, suivant la visite de 1602, 40 écus de rente en argent et, outre cela, des terres et des prés; mais, dans notre inventaire des chapellenies en 1699, n° 6, nous fimes, en présence du sieur vicaire et des sieurs consuls, le détail des terres, prés et rentes de la vicairie, qui monta à plus de 200 livres, et nous avons remarqué, depuis, que ce détail est encore plus grand, dans le cadastre de la communauté.
Telle était la situation temporelle de l'église paroissiale d'Allos et de son curé ou vicaire perpétuel.
Au point de vue surnaturel, Notre-Dame de Valvert a toujours été le pieux rendez-vous de prédilection des habitants d'Allos, et aujourd'hui, pendant qu'elle est en réparation, ils soupirent après le jour où il leur sera donné de s'y réunir de nouveau, tous les dimanches, depuis la fête de Pâques jusqu'à celle de la Toussaint.
Pour encourager leur confiance, Benoît XIV accorda une indulgence plénière aux fidèles qui visitent cette église le jour de l'Assomption, et la Sainte Vierge a répondu quelquefois à cette confiance par des guérisons miraculeuses.
Voici, à ce sujet, un fait bien circonstancié consigné dans nos archives :
Un jeune enfant de Colmars, "Jean-André Gautier, était atteint d'une maladie incurable et abandonné des médecins.
La femme qui le nourrissait, comme étant partie de ce chef-lieu d'Allos, fit voeu à Notre-Dame de Valvert, et incontinent l'enfant se trouva mieux et son oncle Gautier s'acquitta du voeu fait par la nourrice.
J'en suis témoin oculaire.
"GANDALBERT, Curé."

L'oncle du jeune enfant "prêtre de Colmars, bénéficier dans la cathédrale de Digne, offrit à Notre-Dame de Valvert un tableau et un cierge blanc, le 10 septembre 1651."

6.-Eglises succursales de la Foux, de Bouchiers et de la Beaumelle.

Les paroisses de la Beaumelle et de Bouchiers furent érigées par une ordonnance de Mgr de Villeserin du 6 octobre 1673.
Nous avons dit plus haut, en relatant cette érection suivant l'ordre chronologique, que, par respect pour l'église matrice, les fidèles de ces nouvelles paroisses étaient tenus de demander, chaque année, au vicaire perpétuel, la permission, - qu'il ne pouvait refuser - de faire la communion pascale dans leurs églises respectives et qu'ils devaient, le jour de la Fête-Dieu et de l'Assomption de la Sainte Vierge, assister aux offices et à la procession à Allos.
La paroisse de la Foux, quoique plus ancienne, paraît avoir été érigée dans les mêmes conditions de dépendance.
La fête patronale de la paroisse de la Beaumelle attire, chaque année, le 2 juillet, de nombreux pèlerins.
Ce pieux concours des habitants de la haute vallée du Verdon, qui viennent, de nos jours comme autrefois, prier Notre-Dame de Lumière, se confesser et communier, dans l'église qui lui est consacrée sous ce titre, inquiétait Soanen, l'évêque janséniste de Senez.
Heureusement, l'hérésie janséniste ne parvint pas à ébranler ce pèlerinage, et Notre-Dame de Lumière est toujours la consolation et l'espérance des fidèles de la région.
Dans la seconde moitié de notre siècle, des travaux considérables de reconstruction et réparation ont été faits dans ces trois succursales.
L'église et le presbytère de Bouchiers ont été construits en 1862 sur un nouvel emplacement, moyennant la somme totale de 10.457 fr. 64 c.
La bénédiction de la nouvelle église, dédiée à saint Antoine de Padoue et non à saint Antoine, ermite, comme l'ancienne, fut faite par M. Signoret, curé d'Allos, le 25 novembre 1862.
De 1865 à 1867, on employa 10.966 fr.93 c. pour la reconstruction partielle de l'église de la Beaumele, la construction d'un presbytère à la Foux et l'agrandissement de celui de la Beaumelle.
Enfin, en 1875, un clocher a été bâti à la Foux, à l'angle nord-ouest de l'église, au prix de 6.273 fr. 99 c.

7.-Chapelles et chapellenies.

La piété de nos pères se manifestait souvent par la fondation de nombreuses chapelles et chapellenies, dont le catalogue complet permettra au lecteur d'établir lui-même la double catégorie de celles qui ont disparu et de celles qui existent encore.

CHAPELLES D'ALLOS.

Saint-Sébastien, martyr, chapelle des Pénitents, appelée par les évêques de Senez chapelle de Secours pour la saison d'hiver.
Saint-Nom de Jésus, bâtie sur le terrain appelé encore aujourd'hui le Jésus.
Saint-Joseph, près du Portail-Bas, au nord de la Tour de la Chauchière.
Sainte-Marguerite, à l'intersection des chemins du Brec et du Villard.
Saint-Barthélemy, près du pont de Notre-Dame de Valvert; elle était déjà démolie en 1723.
Sainte-Trinité, bâtie au plan d'Allos.
Saint-Roch, sur le chemin de Colmars.
Saint-Esprit devait être construite au quartier des Aires; un évêque de Senez défendit de la bâtir.
Saint-Pierre, sur le chemin de Bouchiers; la plus ancienne chapelle d'Allos; autrefois église paroissiale.
Notre-Dame du Serret, bâtie du côté des Aires.
Notre-Dame de la Salette, près du Pré de la Porte.
Note (11)

CHAPELLES DES HAMEAUX D'ALLOS.

Saint-Sauveur, au hameau de Montgros.
Note (12)
Notre-Dame de Grâce, au quartier des Guinans.
Saint-Jacques et Saint-Philippe, au Seignus-Bas.
Saint-Laurent, diacre, martyr, au Seignus-Haut.
Sainte-Brigitte, au quartier de ce nom.
Saint-Joseph, au même quartier.
Sainte-Madeleine, au Villard-Bas.
Notre-Dame de la Fleur, au Villard-Haut.
Le Saint-Suaire et Sainte-Madeleine, à Champ-Richard.
Notre-Dame des Plans, au quartier du Brec.
Note (13)

CHAPELLES DES PAROISSES SUCCURSALES D'ALLOS.

Saint-Roch, à la Beaumelle, sur l'ancienne route d'Allos à Barcelonnette.
Sainte-Anne, au quartier de Primin.
Sainte-Madeleine, sous le rocher de la Baume.
Saint-Pancrace, au hameau du Collet.
Notre-Dame de Pitié ou des Sept-Douleurs, à la Foux.
Saint-Clément, près de l'église paroissiale de ce hameau.
Saint-Antoine de Padoue, à Chauvet.
La chapelle de la Sestrière.
Note (14)

CHAPELLENIES.

Saint-Honoré, Saint-Blaise, Sainte-Irène, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Jean l'Evangéliste, Saint-Sauveur, Saint-Laurent, Saint-Gervais, Saint-Etienne, Saint-Sébastien, la Sainte-Trinité, Notre-Dame de Consolation, Notre-Dame des Plans, Saint-Michel,
Note (15)
Saint-Joseph, Saint-Eutrope, Saint-Antoine de Padoue, etc.
Ces chapellenies furent fondées, pour la plupart, dans l'église paroissiale, Notre-Dame de Valvert.
Par ces pieuses libéralités, les fondateurs se proposaient non seulement de faire dire des messes, chaque année, ou chaque mois, ou chaque semaine, selon l'importance du bénéfice, mais encore de donner, dans la personne des chapelains, de précieux auxiliaires au clergé paroissial.
"La résidence ayant été attachée à tous les bénéficiers d'Allos, par la loi des fondateurs et par la pratique des siècles, disait Soanen, en 1712, nous ordonnons à tous les chapelains absents de venir résider dans les six mois prochains."
Mais, en 1723, ce prélat modifiait ainsi son ordonnance de 1712 :
Attendu "que le revenu de plusieurs bénéfices s'est diminué notablement par le laps de temps, nous ordonnons qu'entre les chapelains ceux dont le revenu sera de cent cinquante livres, après le service déduit, viendront résider personnellement à Allos."

 

Retour haut de page

Retour chapitre précédent

Chapitre suivant

Table des Matières


Notes:
(15 notes dans ce chapitre)

(1) J'étais alors curé de la paroisse de Barrême.
Je me rendis à Allos peu après l'orage, et j'examinai avec soin l'état des lieux avant le rétablissement de la route qui passait, à cette époque, devant l'église.
retour

(2) Voici, à ce sujet, le texte complet d'Henri, auteur des recherches sur les antiquités des Basses-Alpes :
La tradition fait remonter au règne de Charlemagne (768-814) la fondation de plusieurs églises de la Haute-Provence.
Celle de Notre-Dame de Digne, celles de Senez, de Seyne et d'Allos, toutes bâties sur le même modèle, sont de ce nombre.
retour

(3) Le clocher a été construit en même temps que l'église et démoli avant 1696.
Le procès-verbal de la visite de Soanen, évêque de Senez, à Allos, en 1712, ne permet aucun doute sur ces deus points :
Le clocher, autrefois d'une ancienne et belle structure qu'on a cru de Charlemagne, comme celui de Digne, fut démoli par un ordre trop précipité dans la guerre qui finit en 1696.
retour

(4) Rapport pour la restauration de l'église d'Allos fait, en 1893, par M. Révoil, architecte des beaux-arts, en résidence à Nîmes.
retour

(5) Procès-verbal de la visite épiscopale de 1712, citant celui de la visite de 1602, qui n'existe plus dans les archives de Senez.
retour

(6) Le devis estimatif de cette restauration, dressé par M. Révoil, fut approuvé par le ministre des beaux-arts, le 29 mai 1894.
Les dépenses s'élevaient à la somme de 18.842 francs.
Elles furent couvertes par les allocations et les fournitures suivantes :
1° Allocation du minitère des beaux-arts.....9.426 2° " du ministère des cultes........5.400 3° " de la fabrique;;;;;;;;;;;;;;;;;1.500 4° " de la commune..................1.500 5° Fournitures des bois pour échafaudages....1.026,67 Total :........18.852,67 .
retour

(7) Les dépenses des premiers travaux, évaluées à 18.852 fr.67 c. dans le premier devis, s'élevèrent à 20.076 francs.
Le second devis estimatif des travaux complémentaires prévoyait une dépense de 8.918 francs. Total : 28.994 francs.
Ce devis comprenait la réfection des deux travées de la voûte de la nef, comprises entre la façade principale et la première travée, déjà reconstruite, le repiquage des parements des pierres de la voûte pour enlever le badigeonnage à la chaux incrusté dans les anciennes pierres, la reconstruction du campanile, le remplacement des marches du perron d'entrée et la réfection de la couverture en planches de mélèze. (M. Révoil.).
retour

(8) Jean Soanen, visite pastorale à Allos en 1712.
retour

(9) Petits agneaux; terme emprunté à la basse latinité, nado, agnus. (Maigne d'Arnis.).
retour

(10) Malgré le décret de Rome et l'arrêt du parlement de Provence, les successeurs de Mgr du Chaîne, de Villeserin et Jean Soanen lui-même, contestèrent la validité de la transaction ou concordat, comme faite sans nécessité, ni utilité, sans le consentement du chapitre, comme un acte tout personnel fini avec Mgr du Chaîne; mais, ajoute Soanen, la présente guerre ayant aigri les esprits, nous avons sursis, pour nous régler sur la paix..
retour

(11) Les chapelles de la Sainte-Trinité, du Saint-Nom de Jésus, de Saint-Joseph, de Sainte-Marguerite et de Notre-Dame du Serret sont tombées en ruines de 1699 à 1747; celle du Saint-Esprit, fondée et dotée par Louis Julien, n'a jamais été construite.
retour

(12) On lit dans le procès-verbal de la visite de Jean Soanen à Allos, en 1712, une note intéressante relative à un bénéfice de cette chapelle :
Pour le service fondé par MrePierre Pellissier de Bologne, en son vivant aumônier du roi, dans son testament du 10 février 1651, - notaire Achard, à Digne - dont le capital est de quarante livres; Mre d'Entrages, conseiller au Parlement, son héritier, en est chargé, etc.
retour

(13) La chapelle de Notre-Dame des Plans a complètement disparu ; celles de Saint-Sauveur de Montgros, du Saint-Suaire et de Sainte-Madeleine de Champ-Richard, de Saint-Jacques et de Saint-Philippe du Seignus-Bas sont en ruines ; Notre-Dame de Grâce, Sainte-Madeleine du Villard et de Sainte-Brigitte ont été reconstruites depuis dix ans environ.
Cette dernière a été rétablie sur un emplacement nouveau et avec l'adjonction du vocable de Saint-Joseph.
retour

(14) La chapelle de Saint-Roch de la Beaumelle a été démolie de 1891 à 1893 et remplacée par un oratoire ; Sainte-Anne de Primin a existé jusqu'à nos jours, mais elle est actuellement abandonnée ; Saint-Pancrace, Saint-Clément, Notre-Dame des Sept-Douleurs ont disparu depuis longtemps; Saint-Antoine de Padoue n'a existé que comme bénéfice; la chapelle de la Sestrière, fondée par Jean-Ange Pascalis, n'a été bâtie qu'après l'année 1712 et elle s'était déjà écroulée en 1751.
retour

(15) Ce bénéfice était un des plus importants :
La rente, qui n'est aujourd'hui que de 300 livres, dit encore Soanen, en vaudrait plus de 400, si les terres n'étaient pas négligées.
Nous avons vu le titre primordial de la chapellenie de Saint-Michel, qui est du 16 janvier 1399, par Pierre Jaumard du Seignus.
Le fondateur oblige le chapelain à résider ; faute de quoi, il se réserve d'en nommer un autre, et le charge de trois messes par semaine.

Le procès-verbal de la visite de 1712 se tait sur un usage singulier que je mentionne cependant, mais sans en garantir absolument l'authenticité :
In die sancti Michaelis, faciunt unum cantare et omnes presbyteri qui in eo aderunt habebunt suum prandium cum tredecim pauperibus ; et post prandium dicunt una voce, saltando :
DIOU AGUE L'AMO DOU PAOURE JEOUMARD !

Dans la visite pastorale de 1699, Soanen, sans parler de ce chant ni de ce rondeau, dit que les charges du bénéfice sont une aumône à treize pauvres, un repas aux prêtres, etc.
retour

Retour haut de page

Retour chapitre précédent

Chapitre suivant

Table des Matières