Choix de Lecture

CINQUIEME PARTIE



APPENDICE
1.- Visite de Mgr Jean SOANEN.Evêque de Senez ( en 1699 ).

2.- Visite de Mgr Jean-Baptiste-Charles-Marie DE BEAUVAIS (en 1775 ).

3.- Hommes Remarquables d'Allos (supplément ).

4.- Curés, Procurés, Secondaires ou Vicaires d'Allos.

5.- Maires d'Allos.

 

1.-VISITE DE Mgr Jean SOANEN.

EVEQUE de SENEZ
à Allos , du 19 au 25 septembre 1699.
Note (1)
Jean, par la permission divine et l'autorité du Saint-Siège, évêque de Senez, conseiller du roi en tous ses conseils et prédicateur ordinaire de Sa Majesté, savoir faisons que, l'an mil six cent quatre-vingt-dix-neuf et le dix-neuf septembre, pour exécuter le décret du Saint Concile de Trente, qui ordonne aux évêques de faire la visite de leur diocèse au moins tous les deux ans, dans les lieux les plus pénibles, et pour satisfaire à la tendresse que Dieu nous inspire pour notre cher troupeau d'Allos en particulier, nous nous y sommes rendu ledit jour, à soleil couchant, et nous y avons trouvé, en arrivant, M. le comte de Rossignoli, sénateur, pour Son Altesse royale à Nice, et député par le Sénat, conformément aux ordres du prince.

Ceux des consuls qui étaient dans le lieu ayant négligé, peut-être par oubli, de nous venir rendre leurs devoirs tous, ce soir-là, quoique notre visite leur eût été annoncée, huit jours devant, par notre mandement publié au prône, et le moment de notre arrivée encore plus marqué par le son des cloches, nous vinrent voir seulement le dimanche, sur les dix heures du matin,
Note (2)   chez le sieur Honoré Pascalis, official et recteur ou vicaire perpétuel de la paroisse, chez lequel nous prîmes notre logement, et tous les prêtres du lieu et du voisinage y étant venus en procession nous recevoir; nous sommes allé, sous le dais porté par les consuls, à l'église paroissiale, où, après avoir fait notre prière, donné une bénédiction au peuple et dit la première messe, nous sommes monté en chaire pour instruire nos ouailles, et ayant pris pour texte les paroles de l'Evangile du jour, quinzième dimanche après la Pentecôte,
Deus visitavit plebum suam "le Seigneur a visité son peuple", nous leur avons expliqué par cet Evangile même les dispositions et les fruits d'une visite épiscopales et les matières qu'il y faut traiter; et, à la fin de ce discours, nous avons exhorté et pressé, sous les menaces d'excommunication, tant les notaires vivants que les héritiers des défunts et autres personnes qui avaient des titres ou des reconnaissances certaines touchant les biens ou les services de l'église, de nous le révéler; après quoi, nous nous sommes retiré, vers le midi.

Ensuite nous sommes retourné, accompagné de notre clergé, dans la même église, où nous avons assisté à vêpres et à complies, et après cela, sur les remontrances tant du sieur Vicaire que de tous les gens de bien du lieu qui se sont plaints des désordres causés par les cabarets, nous avons parlé contre cet abus qui est pernicieux dans les laïques, mais qui serait encore plus criminel dans les prêtres, et, par cette raison, nous avons défendu à ceux-ci, sous peine de suspense ipso facto, la fréquentation des cabarets, conformément aux saints canons et aux ordonnances synodales de notre diocèse.
Après quoi, continuant notre visite, nous avons fait la prière pour les morts, tant dans l'église que dans le cimetière, et nous n'avons trouvé ni bière, ni représentation,
Note (3)   ni porte au cimetière, ni murailles assez rehaussées et même abattues en plusieurs endroits.
Nous avons encore visité le tabernacle, qui n'est nullement étoffé en dedans, et, après avoir donné la bénédiction du Saint Sacrement, nous avons fait la visite des vases sacrés et des ornements qui sont tels que s'ensuit.

Inventaire des Vases sacrés et des ornements.
Un ciboire sans pied, non doré au dedans, et un soleil aussi d'argent, dont le croissant n'est pas doré et le cristal tout brisé; un calice et patène d'argent fort bas non doré et qui appartient à la confrérie du Rosaire; une petite boîte d'argent, non dorée en dedans, pour porter le Saint Viatique aux malades de la campagne; un crucifix de bois, une grande croix d'argent assez belle quoique antique pour les processions, avec ses écharpes;
Note (4)   deux chandeliers de bois surdorés, six de laiton; deux anges dorés servant de chandelier; un encensoir et navette de laiton; une lampe de fer blanc fort indécente; trois bustes de reliques approuvées par nos prédécesseurs et par nous; deux coussins de damas rouges propres; un Te igitur fort déchiré; la pierre du maître-autel bien conditionnée; deux petits vases dorés avec des bouquets; une ancienne statue de la Sainte Vierge au fond de l'autel; un devant d'autel à fond rouge et fleurs blanches avec un galon et frange d'or faux, un autre damas vert très beau, un autre damas blanc, un autre tafetas rouge, un autre damas bleu à fleurs blanches, dentelle d'or faux; dix-neuf nappes d'autel et trois de communion; dix aubes avec leurs amicts et cordons; une chasuble rouge de camelot; une autre de velours cramoisi avec deux dalmatiques; une autre de damas blanc et deux dalmatiques; une autre de damas rouge sans dalmatiques; une autre de brocatelle rouge et blanche; une autre de camelot violet; une autre de camelot blanc, et toutes avec leurs étoles et manipules et bourses; six corporaux; quatorze voiles de toutes couleurs très propres, et un de réparé; trente-six purificatoires; deux burettes d'étain fort propres; trois écharpes, une de tafetas blanc, une bleue avec un galon, et une verte; une écharpe de velours rouge usée et antique; une autre de camelot noir gaufré; une autre chape de damas blanc; autre de damas rouge à fleurs blanches; autre de damas blanc fort propre; une autre chape de ligature, plusieurs bannières assez belles.

De là nous avons passé aux fonts baptismaux où nous avons trouvé une belle pierre toute d'une pièce, une bonne porte garnie de clous, mais sans serrure, les crémières et la cuvette en bon état, n'y manquant qu'une cuillère ou coquille pour verser l'eau.
De là nous avons vu les autels; le premier est celui du Saint-Rosaire, où est le tableau ordinaire, deux chandeliers, deux anges, deux coussins, un devant d'autel à fleurs rouges et vertes, quatre nappes, nulle pierre d'autel; puis à l'autel de Saint-Etienne, dont le tableau représente saint-Etienne, saint Eutrope et saint Blaise; nous n'avons trouvé qu'une nappe et un devant d'autel de toile peinte.
L'autel du purgatoire a une croix sans pied, une pierre d'autel, deux nappes, un devant d'autel de ligature de soie et de laine, deux coussins, un tableau du purgatoire.
A l'autel de Saint-Eloi, près de la chaire, nous y avons trouvé plusieurs indécences :
la corne de l'autel endommagée, nulle croix, nul chandelier, nul devant d'autel, une seule nappe.


Et le lendemain, lundi, 21 septembre, les consuls et les notables du lieu se sont rendus de bonne heure dans notre maison et nous ont fait des remontrances réitérées et des instances pressantes sur tous les besoins de la paroisse, sur la négligence de plusieurs chapelains, sur l'inexécution des fondations, sur l'irrégularité du divin service, sur les usurpations, aliénations et détériorations des biens d'église; ce qui nous a engagé à examiner tous ces divers chefs, dans un long détail; après lequel, nous sommes allé sur le midi dire la sainte messe, à la fin de laquelle nous avons conféré le sacrement de confirmation aux personnes que le sieur curé nous a présentées, tant de la ville que des hameaux.
Après midi, nous avons commencé de faire devant vingt ou trente témoins, les parties intéressées ou présentes ou dûment appelées, la discussion des chapelles du dehors, qui est telle que s'ensuit.

Inventaire des Chapelles du dehors.
1° Nous avons trouvé la chapelle de Saint-Pierre, qui est l'ancienne paroisse, dont les prieurs tirent son nom, et elle n'a pour son fond, au moins à ce qui nous a paru, que deux brebis dues par Pierre Honnorat à feu François.

2° Que par le dernier testament d'Antoine Pascalis, reçu par le sieur Honoré Pascalis, son héritier, est obligé de bâtir une chapelle au hameau de Chauvet et d'y faire dire une messe par semaine.
La chapelle n'est point bâtie, mais le service a été fait dans la chapelle susdite ( ? ) .
Il y une autre fondation de quinze livres de fonds qui sont dues par Joseph et Honoré Pellissier frères, comme héritiers de leur oncle Pierre, acte reçu par Honoré Pascalis.

3° Que maître Louis Julien a chargé son héritier de bâtir une chapelle, dans l'enclos de cette ville, sous le titre du Saint-Esprit, d'y faire dire deux messes par semaine, ce qui n'a pas été assez bien exécuté.

4° Que le sieur Jean-Ange Pascalis, par son testament reçu par Me Esprit Pini, confirmé par son dernier, sous le 22 juin 1695, a chargé ses héritiers de bâtir une chapelle à la Sestrière et d'y faire dire seize messes tous les ans.
Cette fondation est acquittée quant aux messes et non quant à la chapelle.

5° Que le sieur Esprit Pini, notaire, a établi, par son dernier testament, une messe pour le premier lundi de chaque mois, dans la chapelle de Notre-Dame de Grâce du Seignus; le service a été discontinué depuis le commencement de la guerre, à cause de la profanation de la chapelle.
Note (5)   Dans la même chapelle, il y a une autre fondation d'une messe par semaine, établie par Pierre Millou, depuis 1660, et le service n'a pas été fait.

6° Que Clément Pascal Chabus a établi une messe toutes les semaines, durant huit mois de l'année, dans la chapelle de Saint-Clément de la Foux, et une trêve obligée, pour la rétribution desdites messes.
Le service a été fait.

7° Que le feu sieur receveur Pierre Pascalis a ordonné, par son dernier testament, une messe par semaine, dans la chapelle de Notre-Dame du Serret, avec la rente de quatre écus pour le service desdites messes; le service en est discontinué, depuis huit ou neuf ans.

8° Que le feu sieur Esprit Gariel a chargé ses héritiers de faire acquitter douze messes, tous les ans, dans la chapelle de Sainte-Marguerite, et le sieur Paul Gariel, notaire, un des héritiers, a augmenté cette fondation de six messes par an.
C'est en tout dix-huit messes, et le service n'est point acquitté, depuis plusieurs années.

9° Que Jean-Ferdinand Roche a établi un service annuel, dans la chapelle de Saint-Barthélémy, le jour de la fête; pour rétribution, une émine de blé tous les ans; le service, dont les héritiers de Blaise Bourrillon sont chargés, n'a point été fait depuis longtemps; la chapelle est entièrement ruinée.

10° Que le feu Melchior Audemard a établi un service annuel, dans la chapelle de Saint-Roch, pour la fête, et, pour rétribution, quatre livres; le service est discontinué, depuis quelque temps.
Jean-Ange Pascalis a logé le capital.

11° Que les hoirs Audemard ont établi un service dans l'église paroissiale le jour de la Visitation, avec quatre livres de revenu, pour le service, qui se trouve discontinué, depuis quelques années.

12° Que les sieurs Jacques et Jean-Baptiste Pascalis frères ont laissé un capital de 143 livres pour faire dire des messes dans la chapelle du Nom-de-Jésus sur le revenu; le capital est entre les mains des héritiers; le service est discontinué, depuis quelques années.

13° Que Me Jean-Baptiste Amély a établi une grand'messe tous les ans, dans la chapelle de la Trinité, le jour de la fête, et pour rétribution une émine de blé.
Ce service n'a manqué que depuis deux ans que la chapelle est démolie.

14° Que Barthélemy Guieu d'Ebelle a établi une messe par mois, dans la chapelle de Sainte-Brigitte.
Ses héritiers en sont chargés et n'en ont rien fait, depuis longtemps.
Dans la même chapelle, un autre fonds de 28 livres 5 sols entre les mains du sieur Bourrillon prêtre;
et il est encore dû à Sainte-Brigitte sept brebis de capital par Guillaume Guiran, par contrat reçu par Pierre de Blieux, notaire, le 14 novembre 1660.

15° Que Pierre Milou, fils de feu Pancrace, a laissé une pièce de terre appelée les Lauves pour rétribution de quatre messes par an, la première semaine du mois d'août, dans la chapelle de Saint-Laurent, au Seignus, qui est en bon état.
Honoré Girieud Fleton occupe la terre, et l'on n'est point sûr du service.

16° Que feu Pierre Honnorat, dit Barrassi, a laissé dix écus en capital par son testament, pour dire trois messes, à dix sols chacune, dans la chapelle de Notre-Dame de la Fleur, au Villard d'Allos; acte reçu par Me Laurent Pascalis, notaire; et, dans la même chapelle, autre fondation par Pascal Honnorat, père du susdit Pierre; elle est de dix-huit sols de rente par an.

17° Que dans la chapelle de Sainte-Madeleine, il y a chaque année, le jour de la feste, une messe fondée par Pierre Michel, acte reçu par Me Laurent Pascalis.
Les héritiers en sont chargés.

18° Que dans la chapelle Saint-Sauveur de Montgros, il y a deux messes fondées, par an, à la charge des habitants qui ont le capital entre les mains; ce service est acquitté.

19° Que dans l'église paroissiale, il y a des confréries qui ont de petits revenus sans en jouir, surtout celle du Rosaire, avec des capitaux considérables sans rien produire depuis longtemps, faute d'avoir la liste de la confrérie, qui a été conservée par le sieur Hyacinthe Pascalis, depuis l'année 1687, avec les registres des baptêmes, mariages et mortuaires de feu son oncle, le prieur ou curé d'Allons.

20° Outre cela, Mme d'Entrages, de Digne, a entre les mains, depuis trente-cinq ans, quarante livres de capital léguées à l'église paroissiale par le sieur Pellissier, en faveur des prêtres habitués, pour quatre messes par an, à dix sols chacune.
Ce capital est dû, et quelque chose des intérêts.

Le mardi 22 septembre a été employé, matin et soir, en présence d'un grand nombre de témoins et d'officiers de la communauté, les parties intéressées bien appelées, à l'examen des chapellenies, comme s'ensuit.

Inventaire des chapellenies.
1° La chapellenie de Saint-Honoré, Saint-Sauveur et Saint-Jean-Baptiste, possédée aujourd'hui par le sieur Alexandre Pascalis, prieur de Saint-Lyons, sur le témoignage du sieur Pascalis et de plusieurs personnes dignes de foi qui l'ont attesté devant lui,
a une terre de deux sesterées au Verger,
une autre de six sesterées au Plan, au-dessous du chemin,
un pré en Autapie,
une terre d'une éminée ou deux, au pont du Verdon, au lieu dit les Sauverets, valeur d'un écu de rente;
une terre d'une éminée à l'Auche, qui confronte Joseph Pellissier avec le sieur Jean-Jacques Pascalis, de laquelle plusieurs témoins nous ont dit qu'on a changé les bornes;
une autre terre au pré de Landrieu, de cinq sesterées;
une autre dessous Saint-Pierre, d'environ une sesterée;
une autre à la Colette, de cinq éminées, proche Esprit, Curé (?);
une autre au Bruisset, proche François Chaix, d'une éminée;
une autre tenue en emphytéose, au Bruisset, par Me Laurent Pascalis, confrontant icelui de partout, moyennant cinq livres par an, acte de Me Paulet, notaire;
et une autre, audit Bruisset, tenue par les hoirs de Jean-Baptiste Gariel, moyennant trois livres dix sols de rente;
un pré à Chauvet à dix journées, avec deux petits coins de terre, en dedans; le tout de cinquante-quatre livres de rente, pour le moins,
plus une sesterée en deux pièces assez mauvaises, au Bruisset, près le chemin de Bouchiers :
tous ces biens ensemble, de ladite chapelle, faisant à peu près la rente de cent cinquante livres, selon l'aveu par écrit du sieur Pascalis.
Ladite chapelle est chargée de deux messes par semaine, jusqu'à plus ample information.
2° La chapelle de Saint-Jacques, possédée par le sieur d'Amici, vicaire d'Entraunes,
a deux pièces à la Beaumelle d'environ six sesterées en tout,
plus, dessous la Beaume, un tènement de biens, près, terres et bois, confrontant le Verdon et la Roche, au-dessus de la Reigeasse, sept journées de pré;
une autre terre à la Sestrière par emphytéose, de quinze livres de rente;
le tout vaut à peu près, de rente, nonante-neuf livres, et, quant à ses obligations, le chapelain ne dit aujourd'hui que deux messe, conformément à la sentence de feu Mgr de Villeserin.3° La chapelle de Saint-Eutrope et autres dénominations, possédée par le sieur César Pascalis, curé de l'Enchâtre,
a un tènement de près, situés en Charcueche, appelé le Jeas d'Engautau, avec un autre pré contigu appelé la Chaplone, les deux pièces faisant quinze journées d'homme,
plus un autre tènement de près appelés l'Adrech des Faucons, d'environ dix ou douze journées d'homme,
plus un pré de deux journées en Auriac, confrontant le chemin,
plus le clot de Laugiri, contenant quatre sesterées, situées au Bruisset;
une autre terre, confrontant le chemin royal et les sieurs Jean-Jacques Pascal et Pierre Vital, d'environ, cinq éminées;
une autre terre, confrontant François Pellissier, aux Charrières, d'environ trois éminées;
une autre terre, sous la chapelle de Saint-Roch, confrontant le chemin, qui a été échangée, pour un pré au Sapet, avec Joseph Olivier, ce qui est contre les règles, ayant été fait sans homologation de notre part;
une autre terre, confrontant Jean-Antoine-Pascal Brayon, au Bruisset, de deux sesterées;
une autre appelée Champ-Fleuri, d'environ trois éminées;
une autre à la Colette, d'environ cinq éminées;
une autre au même endroit, d'environ deux sesterées;
un petit morceau de terre gaste, à la montagne de Rougnone, de trente sols de rente, plus quatre livres cinq sols de rente, par convention faite avec les frères Gariel;
plus à la Beaumelle, une terre d'une sesterée et demie, joignant de tous costés, le capitaine Antoine de Blieux;
une autre d'une éminée, en Champ-Richard;
une autre aux Auches, entre celle de Laurent Pellat et de Joseph Bourrillon; cette terre, attestée par le sieur Pierre Pascalis, ancien vicaire, produisant deux témoins, et qui est occupée aujourd'hui par le sieur Jacques Pascalis.
Toutes lesquelles terres valent ensemble huitante-cinq livres, tous les ans.
Quant à ses obligations, selon l'usage suivant, le chapelain ne dit qu'une messe par semaine, et il y a eu près de dix ans sans service.4° La chapelle de Saint-Etienne, Saint-Blaise et Saint-Jean l'Evangéliste et autres, possédée aujourd'hui par le sieur Pierre Pascalis, ci-devant vicaire d'Allos,
a en fonds une terre appelée Pré-Batailler, de la contenance de quatre sesterées pour le moins,
un pré, ou bousquet, d'une journée,
un pré à la Sagne de deux journées,
un petit coin de terre au Fort, aujourd'hui d'une demi-éminée, et autrefois d'une éminée entière,
deux terres en emphytéose au Bruisset, aux Hormes, pour la rente de neuf livres, tenues par Louis Savy;
autre terre au pont de Maïs, d'environ deux sesterées;
une autre terre en emphytéose à la Peirière, tenue par les hoirs Jean Michel, d'une éminée de blé de rente;
un pré à la Chaup, d'une journée;
un pré à Serre-Tomé, quartier du Collet, d'une journée et demie;
une terre inculte à la Séchée, d'environ six sesterées,
plus un tènement, en Chauvet, de terres, prés et pâturages appelés l'Adrech de Grépouns et Gourre, d'environ six sesterées, et la gastaille, tant que contient, et tant le tènement que les prés font, de rente, quarante-deux livres, plus huit livres dix sols par convention avec les frères Gariel,
et le total de la rente de ladite chapelle monte à huitante-huit livres dix sols.
Quant à ses obligations et ses charges, il y a une messe chaque jeudi, sauf la sentence de messire du Chaîne de 1661, dont il sera parlé ci-après.5° Les chapelle de Notre-Dame du Plan, Saint-Michel et autres titres, possédées aujourd'hui par le sieur François Pascalis, curé de Faucon, sur des fonds, premièrement,
au delà de Rébions, une terre d'environ quatre sesterées, donnée en emphytéose au sieur receveur Louis Pini, de neuf livres;
autre terre dessous le cimetière, d'environ trois sesterées, qui a, de rente, treize livres dix sols;
autre terre à Sainte-Brigitte, d'environ huit sesterées en semence, en deux pièces,
avec un pré d'environ dix journées, aux Serres, quartier du Villard, valant soixante-huit livres de rente;
autre terre à Sainte-Aventurine, d'environ trois éminées, valant deux livres;
au Seignus, un grand tènement de terres et prés et bois appelé le bien de Saumas, vaut à peu près cinquante livres de rente, s'en trouvant une partie d'inculte;
à la montagne du Laus, un pré de quinze livres douze sols de rente;
à la Séchée, un grand tènement de terres et prés, arrenté dix-huit livres;
en Vaudemars, un pré d'environ douze journées, valant quarante-cinq livres de rente,
plus il y a, tout au près, un pré de quatre journées, de huit livres de rente,
plus au quartier des Guéridons à l'hubac appelé Serre-Tomé, deux morceaux de terre et un pré arrenté cinq livres;
au quartier de la Foux, à la Tardée, un pré de sept journées ou d'environ quarante livres de rente;
à l'Adrech de Poussendriou, un pré de sept journées de cinq livres de rente;
dans ladite montagne de Poussendriou, un pré pour les bergers, de vingt-quatre livres de rente.
Tout le revenu desdites chapelles monte, par an, à trois cent dix livres.
Les obligations ou charges sont une aumône à treize pauvres, le jour de Saint-Michel, un repas aux prêtres, attesté par plusieurs témoins, et quatre messes par semaine.6° La vicairie d'Allos, sous le titre de Notre-Dame de Valvert, possédée par le sieur Honoré Pascalis, notre official,
a pour fonds une terre appelée l'Adrech de Chauvet, qui, étant cultivée, peut valoir vingt-quatre livres de rente;
plus, au même endroit, deux autres terres, l'une tenue en échange, fait avec le sieur Jean Pascalis pour la rente de douze livres, et l'autre, confrontant le chemin public et le Rif de Ventarit, qui peut produire douze livres,
plus la pièce au portail de Bouchier;
autre pièce dessous le verger tant que contient;
autre propriété au plan Notre-Dame;
autre, appelée Sous-Rébions, de la valeur de nonante-six livres de rente;
autre terre, au Plan, en emphytéose, tenue par le sieur avocat Pascalis, de quatre livres dix sols de rente;
autre terre, au Taron de Lay, de sept livres dix sols de rente;
deux autres terres, au pont de Maïs, de pareille somme de sept livres dix sols.
Plus, la communauté lui donne, pour la dîme des agneaux, douze livres;
plus un autre pré à la Reyasse, de la valeur de trente livres de rente;
autre terre, à la Côte d'Haute, pasquier et bois;
plus un jardin, à la Galinière, devant l'église;
plus une éminée de terre sur la Baume, qui, étant cultivée, peut valoir trente sols par an, l'année qu'elle porte.
Somme totale du revenu deux cent cinq livres dix sols, sans y comprendre quinze livres qu'il reçoit de la Beaumelle et neuf qu'il reçoit de Bouchiers, parce que c'est une indemnité des oblations qu'il a abandonnées par l'abandonnement des églises succursales, sauf à la communauté (?) s'il y a d'autres revenus, non exprimés ci-devant, tant de la susdite vicairie que des susdites chapelles.A ce dénombrement des susdites chapelles et chapellenies, on doit adjoindre, comme un bien de l'église,
un pré sous le titre de Pré du Saint-Esprit, à la Tardée,
et un autre à Poussendriou, tenu par Jean-Antoine Pascal à feu Clément et qui peut valoir douze ou quatorze livres de rente; auquel revenu les sieurs consuls disposent partie aux prêtres qui assistent aux processions de la Pentecôte et aux trois porte-croix, et le reste pour eux-mêmes, se payant de leurs mains, de laur assistance aux processions;
plus un autre pré, dans la montagne de l'Adrech, des frères Gariel, appelé Pré de Dieu, pour lequel les sieurs Gariel donnent une rétribution aux prêtres qui assistent à la procession le jour de la fête-Dieu et le restant pour l'assistance des consuls.
Le mercredi 23 septembre, après avoir rendu justice aux personnes qui l'ont demandée, nous avons employé tout le jour à examiner les anniversaires fondés en l'église paroissiale, tels que s'ensuit.

Inventaire des Anniversaires.
Les hoirs de feu Claude Arnaud, de Méouilles, donnent, par an, trois sols.
Hoirs du sieur receveur Pascalis, vingt-deux sols, payables par Claude Pascal, tailleur, sur la maison qui était entre lesdits hoirs et Claude Pascal.
Jean Augier doit, par an, une livre dix sols imposés sur sa maison.
Hoirs Claude Reverdin doivent, sur la maison, trente sols.
Jean Chaix doit quarante sols par an; Claude et Pierre Chaix doivent payer pour lui.
Les hoirs de Sébastien Richard et, aujourd'hui , sa veuve doit douze sols.
Louis Gariel de Maximin avec Anne Vidale doivent, sur le jardin, huit sols par an.
Jeanne Guirande, veuve de Jean Michel, doit, par an, dix-huit sols.
Les hoirs de Marguerite Magnaude doivent, sur une maison, quatre sols.
Estienne Sicard doit, par an, douze sols.
Les hoirs du sieur Magnaudi doivent, par an, trente-quatre sols.
Les hoirs d'Antoine et Jean Gravier doivent trois livres.
Louis-Pascal Chabrier doit, par an, douze sols.
Louis Thomé doit six sols.
Pierre Moutet doit onze sols six deniers.
Barthélemy Guirand doit douze sols.
Pierre Fournier, d'Allos, doit six sols.
Les frères Michel, bailes, doivent, par an, neuf sols.
Claude et Jean-Honnorat Barrassis, doivent, par an, quatre sols six deniers.
Antoine Raphel doit, par an, quinze sols.
Jean-Honnorat Michelon doit dix-sept sols.
Jean Michel Roux (?) doit, par an, deux livres dix-huit sols.
François Pellissier, dit Gipier, doit, par an, neuf sols.
Honoré Pellissier, pour François Gay, doit six sols.
Joseph Maurel et André Michel doivent douze sols.
Les hoirs de Jacques Chaix Chassan doivent dix-sept sols.
François Chaix, à feu André, dit Bardot, doit dix-huit sols.
Pierre Sicard, tenancier des biens de Pierre Michelon, doit dix-huit sols.
Pierre Bourrillon, pour les biens d'Archimbaut, doit douze sols.
Les hoirs de Sébastien-Pascal Ponchu doivent huit sols.
Jean Guieu Falot doit, par an, une livre seize sols.
Joseph et Claude Jourdan, quinze sols.
Antoine Garcin, cousins, six sols.
Les hoirs Tunez, douze sols.
Antoine et Jean Arvel, trente-cinq sols.
Honnorat Barras, cousins, dix-huit sols.
Les hoirs d'Antoine Pellissier Chantel, quatre sols.
Joseph Bremond de Lustier, neuf sols.
Sébastien Milou, trois livres.
Alexandre et François-Pascal Julien, dix-huit sols.
Antoine et Honoré Girieud, dix sols.
Jean Garcin, cousins, douze sols.
André et Jean Girieud, trente sols.
Les soeurs Bastières, douze sols.
Joseph Bastier Pellat, trente sols.
Hoirs de Jean-Laurent Magnaudi, huit sols.
Jean-Pierre Pelat Patac, neuf sols.
Jean Pelat Cholé, treize sols.
Les hoirs de Louis Giraud, quinze sols.
Les hoirs de Barthélemy Barbaroux, douze sols.
Les hoirs de Claude Caire, trente sols.
Marc-Antoine Pascal, trente sols.
Jean-Pierre Gay, vingt-deux sols.
Frères Rebattu, six sols.
Les hoirs de Jean-Michel Roux, vingt sols;
Pierre Michel, dit Roux, vingt sols.
Blaise Goin, six sols.
Les hoirs d'Honoré Bernard, trente-six sols.
Les hoirs de Reynaud Gariel, six sols.
Pierre Michel, fils de feu François, doit, de rente, vingt-quatre sols; Jean Michel, son frère, en est chargé.
Jean-Antoine Pascal, fils de feu Claude, dit Brayon, doit à l'église, pour un petit coin de terre, dit le Vallaou, selon plusieurs témoins, quinze sols par an, réglé avec lui.
La dame Lucrèce Arnaud doit, pour une messe tous les vendredis, le capital qu'il faut retirer depuis plus de huitante ans, soixante ducatons, qui font deux cent seize livres.
Trois grandes messes durant dix ans par Pierre Paulet, plus une messe par an de Marguerite Arnaud, qui n'en a point fait dire durant treize ans.
Toutes lesdites sommes ci-dessus dues et justifiées devant nous, par actes, ou par témoins, ou de l'aveu des parties.

Ensuite, nous étant informé des églises succursales de la Foux, la Beaumelle et Bouchiers, nous avons trouvé que tout était en assez bon état, à peu de choses près.
Mais pour l'église paroissiale d'Allos, nous avons été pleinement convaincus par l'évidence du fait et par une inspection attentive de tous les articles que notre précédente visite n'avait été exécutée dans aucun de ses chefs, sans exception, non pas même dans les plus aisés et qui n'étaient de nulle peine.

Enfin, le jeudi 24 septembre, après avoir ouï plusieurs plaintes, reçu plusieurs requêtes, écouté les remontrances de notre promoteur, terminé plusieurs querelles et sacrifié nos soins de même que nos plus justes ressentiments à la charité pastorale, dans l'espérance de gagner tous les coeurs à Jésus-Christ;

Nous, Evêque, ayant invoqué le Saint-Esprit et même, pour faire toutes choses amiablement et de concert, ayant tenu plusieurs conférences, tant en public qu'en secret, avec M. le sénateur, qui nous a dit être venu ici pour soutenir les intérêts de la communauté, les gradués, les consuls, plusieurs notables du lieu, eu leur avis,
Nous avons ordonné et ordonnons que la communauté travaillera avec plus de zèle, pour l'avenir, aux choses plus pressantes pour la maison de Dieu, nous étant réduits par condescendance au plus étroit nécessaire des besoins indispensables :

qu'il sera fait un pied d'argent au ciboire, un calice et patène, le tout d'argent et doré dedans, de même que le dedans du ciboire et de la petite boîte pour porter le viatique aux malades de la campagne,
et le croissant du soleil, dont le cristal sera changé;
que le tabernacle sera étoffé en dedans,
sera acheté une lampe de laiton, pour brûler toujours devant le Saint Sacrement;
qu'il sera acheté un missel neuf, un te igitur lavabo et Evangile de saint Jean,
une chasuble, étole et manipule
et un devant d'autel de camelot noir;
que le marchepied de l'autel sera raccommodé et raffermi;
qu'on travaillera incessamment à recouvrer les livres de chant qui sont à Digne;
qu'il sera mis une serrure et une clef aux fonds baptismaux;
que les registres des baptêmes, mariages et mortuaires des années précédentes, tenus par l'ancien vicaire, seront remis entre les mains du moderne, et que les autres plus anciens, qui peuvent être entre les mains de quelques particuliers, seront remis de même sans délai.

Lequel vicaire, à l'avenir, tiendra deux registres originaux, l'un gardé par lui et l'autre, au bout de l'an, remis aux consuls ou dans nos archives, et les deux mêmes registres seront faits par les autres curés des églises succursales, pour la plus grande sûreté du public; qu'il sera fait deux confessionnaux, placés dans la nef, une bière et une représentation et un drap mortuaire et deux bancs honnêtes pour servir aux prêtres, dans le choeur.

Quant à la voûte du presbytère,
Note (6)   attendu l'indécence énorme causée par la chute des neiges près de l'autel, nous ordonnons qu'elle sera réparée, et, considérant en même temps la pauvreté du lieu, nous ordonnons aussi que tous les deniers, tant des reliquats des comptes de confréries que des arrérages du service manqué par les chapelains, comme nous le règlerons ci-après, seront employés à la réfection de ladite voûte; que de plus il sera mis, à l'entrée de l'église, en dedans, un tronc avec un écriteau  pour la réparation des voûtes; que tous les dimanches il sera fait une quête pour la même fin, durant la messe paroissiale, et qu'au surplus la communauté fasse ses efforts pour l'achever dans six ans; plus que les degrés de l'entrée de l'église, ainsi que les côtés de la muraille, vers le midi, seront réparés, que le cimetière sera fermé d'une porte à clef et que les murailles de pierre sèche (seront) relevées tout autour, pour empêcher la profanation des animaux.

Pourvoyant ensuite au divin service, Nous ordonnons que la messe de paroisse ne sera jamais dite qu'au maître autel, ni l'exposition du Saint Sacrement faite ailleurs, excepté le cas des neiges ou le temps de la réparation de la voûte, durant lequel  Nous désignons l'autel du Rosaire; que la grande messe pour les morts, tous les lundis, sera chantée, à l'avenir, successivement par les prêtres du lieu, tous les autres y assistant, et la rétribution sera partagée également; que tous nos mandements, lettres pastorales et ordonnances tant de synodes que de nos visites et autres, que nous envoyerons au lieu d'Allos, seront enregistrées, dans le greffe de notre officialité.

Quant à l'établissement d'un curé ou secondaire pour l'augmentation du divin service et pour le secours de tant d'âmes en des lieux si pénibles, considérant les difficultés présentes sur son entretien et, faute de justification entière du nombre suffisant,  Nous avons tout sursis, jusqu'à ce que   Nous ayons pu parvenir à trouver des expédients convenables.
Quant aux autels des confréries, nous ordonnons que celle du Rosaire se pourvoira d'une pierre d'autel, celle de l'autel de Saint-Etienne des choses nécessaires, n'y ayant qu'une nappe et un devant d'autel, celle du Purgatoire fera faire le nécessaire parce que tout y manque, à quoi les reliquats des comptes des confréries seront employés préférablement à tout; que les recteurs ou marguilliers desdites confréries rendront, à cet effet, sans délai, leurs comptes par devant nous et, à notre absence, devant notre official et les sieurs consuls; lesquels comptes, livres et autres titres seront remis aux marguilliers courants par les personnes qui les ont en main, et qu'alors le compte des arrérages sera réglé pour être appliqué, comme il a été dit ci-devant, à la réfection de la voûte, après le besoin pressant des confréries; que celle des pénitents travaillera peu à peu à rétablir son ancienne chapelle autant qu'il leur sera possible; que le sieur curé de Faucon y contribuera d'un tiers comme ayant un de ses titres dans icelle; que cependant les pénitents feront leurs exercices dans la chapelle de Saint-Joseph et la pourvoiront d'une pierre d'autel, l'ancienne ayant été ôtée par nous comme n'ayant jamais été sacrée.

Pour ce qui regarde les chapelles du dehors, Nous ordonnons que celles qui sont fondées, mais non pas encore bâties, telles que celles dont les héritiers d'Antoine Pascalis, de Louis Julien et de Jean-Ange Pascalis sont chargés,
Note (7)   ne le seront point sans notre permission expresse, pour en reconnaître bien sûrement l'utilité et la décence du lieu où elles pourraient être placées, et, en attendant, les messes fondées seront dites au maître autel de la paroisse.

Que pour les chapelles qui sont en pied, mais délabrées, il y en a de deux sortes :
les unes nécessaires aux hameaux, et celles-là seront rétablies aux dépens tant des revenus que des arrérages de leurs fondations, dont l'exécution sera suspendue jusqu'à l'entière réfection de la chapelle, comme, entre autres, celle de Notre-Dame de Grâce, du Seignus ; ce sera sur la fondation de Pierre Milou qui depuis longtemps n'est pas exécutée.
Les autres, qui ne sont pas nécessaires aux hameaux et qui sont en bon état, comme celle de Notre-Dame du Serret, seront conservées, et celles qui sont hors de la décence nécessaire, à moins qu'on ne les réablisse dans l'an, pour obvier à mille profanations et d'autres crimes, seront abattues au bout dudit an, comme celles de Saint-Barthélemy, de Saint-Roch, de la Sainte-Trinité, de Sainte-Marguerite, desquelles le service sera transporté au maître autel de l'église paroissiale ; et, entrant dans un plus grand détail, nous ordonnons que la chapelle que les hoirs de Louis Julien étaient obligés de bâtir ne le sera point, attendu l'incommodité du lieu causée par les vents et par la neige durant l'hiver, et que la dépense qu'ils auraient faite pour ledit bâtiment et pour les ornements, laquelle nous fixons à cinquante livres, sera employée à la réfection de la voûte du presbytère et de deux messes fondées par semaine transportées au maître autel ; que, pour la messe du sieur Esprit Piny, chaque mois, dans la chapelle de Notre-Dame de Grâce du Seignus, après le compte fait des arrérages, le tout sera appliqué au rétablissement de la chapelle qui est déjà commencée ; que, dans la même chapelle, les héritiers de Pierre Milou feront apparoir l'acquit du service qui ne paraît pas depuis vingt ans et les arrérages appliqués comme dessus ; que celle de Saint-Clément, de la Foux, se pourvoira d'une pierre d'autel ; que les quatre héritiers du sieur receveur Pierre Pascalis, chacun fera dire la messe trois mois et la payera avec bons acquits, le sieur Hyacinthe Pascalis représentant un d'iceux ayant remis ce qu'il avait déjà fourni à la décharge des autres duranr seize ans, et les autres produiront leurs acquits ; que l'héritier ou débiteur pour la chapelle Saint-Barthélemy, qui est Antoine Raphel, payera les arrérages du service manqué.

Quant à la chapelle de Saint-Roch, le sieur Hyacinthe Pascalis nous ayant promis de nous esclaircir du fond et des arrérages du service manqué, le règlera devant nous ou, à notre absence, devant notre official.
Quant au service des Audemards pour le jour de la Visitation, nous faisons grâce aux tenanciers sur les arrérages, attendu leur pauvreté; ce fonds est de dix-huit écus, et nous ordonnons que le service funèbre ne se fera que le lendemain de la feste.

Pour ce qui est de la chapelle du Nom de Jésus, nous chargeons le sieur vicaire d'aujourd'hui d'acquitter le service pour l'avenir, et les arrérages, montant quarante-deux livres pour six ans, seront employés aux réparations nécessaires pour la chapelle et le reste à la voûte de la paroisse; que, sur la chapelle de Sainte-Trinité, l'héritier André Amely payera deux ans d'arrérages qu'il doit et qui seront employés en messes.

Quant à la chapelle de Sainte-Brigitte, les héritiers Guieux, savoir Jean et Pierre-Jacques, la fondation portant sept sols par messe, payeront les arrérages du service négligé, qui ont été réglés à douze livres douze sols, applicables à la voûte de la paroisse; et, dans la même chapelle, le sieur Bourrillon, prêtre, conservant entre ses mains le fonds de trente-huit livres cinq sols, payera les revenus arrêtés jusqu'en 1670 :
trente une livre dix-huit sols, comme il conste par l'écritue du 24 mars 1671, et, depuis ledit temps jusqu'à présent, tous payements déduits, il payera pareille somme de trente-une livres dix-huit sols applicables à la voûte de l'église paroissiale ; que, pour la même chapelle, seront payés les arrérages de rente du capital de sept brebis dues par contrat reçu par Me Pierre Deblieux, notaire, le 14 novembre 1660 ; que, pour la chapelle de Saint-Laurent, au Seignus, Honoré Girieud fera conster du service fait de quatre messes par an, sinon les arrérages appliqués à la susdite voûte ; que, pour la chapelle de Notre-Dame de la Fleur, au Villard, les héritiers de Pierre Honnorat feront apparoir du service et,s'il y a des arrérages, ils seront appliqués à la réparation de la chapelle ; que, dans celle de Sainte-Madeleine, les héritiers de Pierre Michel prouveront aussi le service, et les arrérages seront pour la chapelle.
Et pour ce qui est du capital de quarante livres, léguées dans la chapelle de Saint-Sauveur, qui sont entre les mains de Madame d'Antrages de Digne, nous chargeons notre promoteur d'écrire bien honnettement à ladite dame pour savoir l'état des arrérages.

Quant aux chapellenies, nous ordonnons que tous les titulaires nous feront, dans l'an, de leur propre main, une reconnaissance de tous les biens, titres, rentes, emphytéoses, revenus et obligations du service de leurs chapelles ; que, pour mieux assurer ledit service en faveur de la communauté, elle fera faire un extrait bien collationné des livres originaux, lequel sera déposé dans ses archives, si mieux n'aime dans les nôtres.
Nous défendons très expressement sous les peines de droit à tous les titulaires de dégrader les bois ou de couper par le pied les arbres de leurs bénéfices ; et, pour obvier à la négligence des terres qui ont été laissées incultes et qui pouvaient être labourées, nous enjoignons à tous les titulaires de les faire cultiver à l'avenir, et, à faute de nous justifier de leur diligence, ils y seront contraints par toutes les voies de droit.
Et pour venir à un plus grand détail, nous ordonnons que le sieur Alexandre Pascalis, prieur de Saint-Louis, recteur de Saint-Honoré et de Saint-Sauveur, dira ou fera dire, dans Allos, ses deux messes, pour l'avenir, plus soigneusement, et payera, pour les arrérages du passé, trente livres, convenues amiablement avec icelui pour la décharge de sa conscience, et la susdite somme applicable à la susdite voûte sera payée, le jour du prix fait, comme il nous l'a promis, et le service tiendra dans l'état présent, jusqu'à ce que nous ayons approfondi le titre original du 6 novembre 1361, qui l'oblige à dire la messe tous les jours, à résider et à assister aux divers offices.

Le recteur de la chapelle de Saint-Jacques, qui est le sieur d'Amicis, dira ou fera dire, dans Allos, deux messes par semaine, suivant la sentence de M. de Villeserin, qui dit avoir vu un titre de 1405, et cela tiendra juqu'à ce que nous ayons examiné nous-mêmes ce titre pour discuter les obligations; après quoi, s'il n'est pas convainquant, nous nous en tiendrons au titre original du 14 octobre 1398, que nous avons attentivement examiné et qui charge le recteur de résider dans Allos, d'assister aux divins offices et de dire la messe tous les jours; faute de quoi, le juspatron nous en doit présenter un autre; les deux titres originaux de 1361, pour le recteur de Saint-Sauveur, et celui de 1398, pour le recteur de Saint-Jacques, étant entre les mains du sieur Pascalis Joseph, fils de maître Honoré Pascalis, notaire; et pour ce qui est des arrérages du sieur d'Amicis nous avons prouvé qu'il n'en doit point, son service ayant été fait.

Le recteur de Saint-Eutrope, qui est le sieur César Pascalis, n'ayant pas acquitté son service pendant dix ans au moins, nous l'avons condamné à soixante livres, applicables comme ci-dessus à la voûte de l'église, à moins qu'il ne justifie du contraire par de bonnes preuves.
Quant au service de la chapelle Saint-Etienne, pendant l'absence du sieur Honoré Pascalis, ci-devant titulaire, nous lui avons donné le serment sur lequel il nous a assuré avoir fait acquitter exactement ses obligations et ne rien devoir.

Pour ce qui est du recteur de Notre-Dame des Plans et de Saint-Michel, qui est aujourd'hui le sieur curé de Faucon, comme il a joui des fruits de toute l'année 1697, qui ne lui étaient pas entièrement dus, n'ayant pris possession que le 5 de juin, et que le sieur Jean-Antoine Piny a fait le service desdites chapelles plus de quatre mois, nous avons condamné le sieur curé de Faucon absent à payer au sieur Piny la somme de seize livres en tout, et le restant des fruits, depuis le premier janvier jusque au cinquième juin, se montant à cent livres, sera appliqué à la réfection de la voûte, sauf les preuves au contraire, dans six mois.

Et comme les titres, terres et obligations des trois derniers titulaires :
Saint-Eutrope, Saint-Etienne et Notre-Dame des Plans ont été mêlés et confondus, depuis cinquante ans ou environ, par leurs prédécesseurs, nous défendons pour l'avenir semblables partages et mélanges, sous les peines de droit, non seulement comme un trafic honteux, mais encore comme un prétexte grossier pour rejeter leurs obligations les uns sur les autres.
Sur quoi, laissant les choses dans l'état présent, nous ordonnons que les trois titulaires nous produiront, dans six mois, leurs titres, pour séparer leurs biens et leurs charges ; faute de quoi, après ledit temps, ils diront ou feront dire, à frais communs, les messes prescrites par la sentence de messire du Chaîne, en 1661, outre celles dont ils sont déjà chargés, et, en cas de refus, permettons aux consuls de faire saisir les revenus du refusant, jusqu'à concurrence des deniers nécessaires pour l'acquittement desdites messes.

A l'égard des anniversaires, nous ordonnons que les reliquats seront exigés avec soin ; chargeons les débiteurs de produire, dans deux mois, leurs derniers acquits, ou prouveront autrement le service; et du reliquat desdits anniversaires il sera célébré une grande messe pour tous les défunts jusqu'à ce jour, et le restant sera employé à la réfection de ladite voûte, aussi bien que les arrérages des comptes des confréries et du défaut des services des chapelains.
Et nous avons fait l'application de tous lesdits reliquats du passé en faveur de l'église paroissiale, non seulement à cause de l'impossiblité où nous sommes de faire dire tant de messes manquées, par un si peitit nombre de prêtres, que pour avancer plus tôt l'ouvrage pressant de l'édifice et pour soulager le public, dans les suites d'un cas fortuit, ce que nous accordons pour cette fois seulement et sans conséquence.

Plus, le sieur Pierre Paulet, notaire, n'ayant fait dire qu'une messe, des trente fondées, en payera dix-sept déjà échues et fera dire les autres à l'avenir.
Et quant au capital de soixante ducatons légué par dame Lucresse Arnaud, nous ordonnons qu'il soit retiré ou logé sûrement et les rentes exigées.
Et pour l'exécution desdits anniversaires, qu'on nous assute être dus depuis longtemps, comme aussi pour la distribution du courant au prorata du service, il sera établi un trésorier du nombre des prêtres de la paroisse à leur choix.
Et comme, pendant que nous dictions, on a révélé une chapelle non mentionnée ci-dessus, qui est érigée au forestage de Primin, sous le nom de Sainte-Anne, dont le fonds est de cent vingt livres seize sols six deniers, dus par Joseph Pelat, fils de Jean-Louis, contrat reçu par le sieur Joseph Piny, notaire, le 22 octobre 1696, sous l'expresse hypothèque d'une terre de deux sesterées désignées au contrat, nous ordonnons que ledit Joseph Pelat payera aux marguilliers de ladite chapelle les intérêts passés et à venir, à chaque fête de Saint-Michel, suivant leur destination.

Plus, considérant la difficulté qu'il y a de trouver des prêtres qui veuillent acquitter exactement le service des chapelains absents, nous avons taxé leurs messes à huit sols chacune, et lesdits chapelains feront conster à notre official de la fidélité de leur service par de bons acquits, à la fin de chaque année.

Pour ce qui concerne les églises succursales, nous chargeons les sieurs curés de faire achever les petites réparations qui manquent encore.

Et pour l'exécution de tous les articles de notre présente sentence, en ce qui regarde la communauté, nous chargeons les sieurs consuls de les acquitter dans un an, excepté la réfection de la voûte, à laquelle nous avons déjà donné un plus long terme, et, pour tous les autres chefs, nous chargeons notre promoteur d'y tenir la main.

Et sera notre présente ordonnance publiée au prône par les sieurs vicaire d'Allos et curés des succursales, à ce que personne n'en ignore.

Délibéré à Allos, en cours de visite, le 25me septembre 1699.

JEAN , Evêque de Senez.

Signés : L. de CAPEL.

DUPASQUIER.

BAUSSON, greffier.

 

2.-VISITE de Mgr Jean-Baptiste-Charles-Marie DE BEAUVAIS

à Allos, du 27 au 29 avril 1775.

L'an mil sept cent soixante-quinze et le vingt-sept du mois d'avril, nous, Jean-Baptiste-Charles-Marie de Beauvais, par la grâce de Dieu et du Saint-Siège apostolique évêque et seigneur de Senez, etc.
Note (8)

Serions partis de la ville de Colmars, où nous avons été occupé, toute la matinée, pour pacifier et terminer les procès qui divisaient plusieurs personnes de la ville, sur les onze heures du matin, accompagné de M. Vachon, sacristain et official, de M. Raynard, chanoine, nos vicaires généraux, de M. de Richery, chanoine, et du sieur de Pontus, notre secrétaire. MM. le commandant, les officiers de la garnison, MM. le maire et les consuls s'étant rendus à la maison presbytérale, d'où ils nous ont accompagné, avec le prieur et tout le clergé, jusqu'au delà du fort de Savoie; les compagnies bourgeoises ayant précédé la marche, on nous a fait plusieurs décharges, tant de mousqueterie que de l'artillerie de la ville.
MM. les juges, gens de loi et tous les bourgeois nous ont également accompagné avec tout le peuple de la ville, qui tous nous ont témoigné, d'une manière la plus touchante, leurs sentiments.
La compagnie bourgeoise nous a accompagné jusqu'aux limites du terroir de Colmars, et entrons ( nous sommes entrés ) dans celui d'Allos avec les Messieurs dénommés ci-dessus
Note (9)   et les plus notables de cette ville, qui s'étaient rendus à Colmars pour nous faire visite et nous accompagner.

Dans notre route, nous avons trouvé une compagnie bourgeoise qui nous a salué d'une décharge de mousqueterie et nous a conduit, au bruit des tambours et de plusieurs instruments, jusqu'à l'église paroissiale.

M. le curé de la ville, avec tout le clergé, tant de la ville que des succursales, MM. le maire et consuls étant venus au devant de nous, suivis de tous les bourgeois et du peuple qui nous attendait sur le chemin, M. le maire nous a harangué, en nous témoignant, au nom de la communauté, toute la joie qu'elle avait de notre arrivée dans cette paroisse, pour laquelle nous avons des sentiments distingués et à laquelle nous prenons un intérêt particulier.

Après avoir remercié MM. le maire et consuls des dispositions de leur coeur à notre égard, nous avons assuré toute la communauté que nous aurions toujours à coeur tout ce qui pourrait contribuer à son bien et que, dans toutes les circonstances, nous lui donnerions des preuves de notre zèle et de notre attachement; avançant vers l'église, on a allumé un feu de joie, au bruit de la mousqueterie et des instruments.
M. le curé nous a présenté le goupillon, et, nous étant rendus à l'autel, nous avons fait notre prière.
Après avoir entendu la sainte messe, nous avons fait dire le catéchisme aux enfants des différents hameaux que nous avons trouvés bien instruits, et nous leur avons administré le sacrement de confirmation; ayant différé notre entrée solennelle au lendemain, étant arrivés plus tard que nous nous étions proposé.

Sortant de l'église, sur les trois heures après midi, nous nous sommes rendu à la maison presbytérale, où, après le dîner, nous avons conféré avec M. le curé des différents objets qui concernent le bien spirituel de la paroisse et lui avons demandé les connaissances dont nous avons besoin à ce sujet.

Sur les six heures, nous avons assisté à vêpres, toujours accompagné du clergé, de MM. le maire et consuls et notables de la ville ; après lesquelles, nous avons donné la bénédiction du Saint Sacrement et nous avons commencé d'examiner l'état de l'église, sacristie et autres choses qui concernent le service divin.
Revenus à la maison presbytérale, dans le même ordre, nous avons continué de prendre les connaissances relatives à notre visite, tant pour la ville que pour les succursales.

Le lendemain, 28 avril, sur les dix heures du matin, le clergé s'est rendu processionnellement à la maison presbytérale, où MM. le maire et consuls s'étaient déjà rendus.
M. le curé ayant fait préparer un tapis et un carreau, nous nous sommes mis à genoux et avons baisé la croix qu'il nous a présentée ; nous nous sommes ensuite placé sous le dais porté par MM. le maire et consuls en chaperon et nous nous sommes avancés processionnellement vers l'église, le clergé chantant le Veni Creator , et précédés de la compagnie bourgeoise, qui, au bruit des tambours et des instruments, a fait différentes décharges.

Arrivés à la porte de l'église, M. le curé nous a présenté le goupillon et nous a encensé , le clergé chantant l'antienne Sacerdos et Pontifex.
La prière faite au pied de l'autel, nous l'avons baisé au milieu et aux deux extrémités, et, après les antiennes et oraisons accoutumées, nous avons donné la bénédiction pastorale.

Nous avons ensuite célébré la sainte messe, après laquelle nous avons fait dire le catéchisme aux enfants de la ville, que nous avons trouvés très bien instruits, et, après avoir administré le sacrement de confirmation, ayant donné la bénédiction du Saint Sacrement, fait l'absoute, tant à l'église qu'au cimetière.
Revenus à l'autel, nous avons vérifié les reliques de sainte Claire et de sainte Victoire, le clergé chantant les antiennes et oraisons; nous les avons encensées et avons apposé sur les capsules le sceau de nos armes.
Procédant à la visite des fonts baptismaux, nous les avons trouvés en bon état ; il est cependant nécessaire de fermer quelques petites ouvertures aux dits fonts afin que l'eau bénite ne se répande au dehors.
Les confessionnaux doivent être réparés ou, ce qui serait mieux, refaits de nouveau.
L'ostensoir est hors d'usage, son pied étant celui du ciboire.
Il sera fait un ostensoir un peu plus grand.
Les deux calices, dont l'un appartient à la sacristie, l'autre à la confrérie du Rosaire, sont en état, ainsi que le tabernacle et l'autel.
La pierre sacrée sera fixée; les degré de l'autel ont besoin de réparations ; l'intérieur de l'église doit être reblanchi en entier tant dans la partie du sanctuaire que dans la nef.
Le pavé a besoin d'être réparé ; la porte de l'église doit être refaite ; les murailles de l'église, surtout du côté du midi, doivent être réparées, sans différer davantage, pour prévenir une détérioration plus considérable.
Les murailles du cimetière ont également besoin d'être réparées, surtout du côté du levant ; il doit être placé, à la partie du toit de la sacristie, une gouttière pour recevoir les eaux pluviales, qui, par ce moyen, auront leur issue du côté de la ville, où elles auront plus de pente, et la partie de la sacristie qui est humide sera préservée.

Revenus à l'église, nous avons visité les autels, qui sont assez propres, ainsi que la sacristie.
Les ornements, fournis par la communauté, qui a contribué pour les deux tiers, et par nos prédécesseurs, qui ont contribué pour l'autre tiers, consistent en une chasuble et dalmatiques de damas rouge ; une chasuble violette et verte de soie, deux chasubles blanches et deux rouges de camelot, deux dalmatiques noires aussi de camelot, une chape blanche de damas, trois aubes, dont une propre, deux nappes, deux corporaux et autres petits linges sont en très bon état.

Quant aux autres réparations, aux ornements, vases sacrés, batiments, tant de l'église paroissiale que des succursales, nous nous en rapportons à l'ordonnance de Mgr d'Amat, notre prédécesseur médiat, et au rapport pris en 1771.
Les huit anciennes aubes sont hors d'usage et doivent être remplacées, au nombre de six.
Il sera fait au moins quatre corporaux, deux douzaines de purificatoires, une douzaine de Lavabos, six essuie-mains, une douzaine de garnitures pour les étoles, une nappe pour la communion et deux pour l'autel.
A l'égard des bancs, nous ordonnons qu'ils soient mis dans un ordre de décence pour le service divin et plus commode pour les particuliers.

Ayant ensuite donné la bénédiction pontificale, nous sommes revenu dans le même ordre et sous le dais, porté comme ci-devant par MM. le maire et consuls, à la maison de M. le curé et accompagné de tout le peuple ; deux sentinelles ayant été placées par MM. les consuls depuis notre arrivée.

Sur les trois heures de relevée, MM. le maire et consuls et principaux habitants se sont assemblés dans notre appartement, où, après avoir conféré avec eux des différentes affaires concernant le bien de la communauté, nous leur aurions demandé quels étaient les moyens établis dans cette paroisse pour soulager les pauvres et surtout les malades ; ils auraient répondu qu'il n'y avait aucun fonds destinés en leur faveur, mais que la charité des particuliers y avait suppléé par ses secours qui jamais leur ont manqué, mais surtout lorsqu'ils ont été malades.
Ayant témoigné à la communauté combien nous étions édifié de sa charité et de l'attention particulière qu'ont eue nombre de personnes envers les pauvres et principalement envers les malades, nous leur aurions fait part du projet que nous avons formé d'établir dans cette ville, comme nous l'avons fait dans plusieurs paroisses du diocèse, une société de dames de charité qui se réuniraient pour prendre soin des malades et leur procurer tous les soulagements qui dépendraient d'elles, tant pour le spirituel que pour le temporel ; mais, comme il n'y a point de revenu affecté pour cette bonne oeuvre, nous espérons que la communauté voudra bien concourir avec nous et joindre ses secours aux nôtres.

Notre confiance à cet égard est fondée sur tout ce que nous avons appris avec la plus grande satisfaction de la charité de cette ville pour les malheureux.
Notre proposition ayant été acceptée d'un consentement unanime, MM. les administrateurs nous ont assuré qu'ils feraient part de notre projet au Conseil de ville, qu'ils ne doutaient pas que toute la communauté ne fût très sensible au zèle que nous avons témoigné pour secourir les pauvres malades et qu'ils étaient persuadés qu'elle joindrait bien volontiers ses secours aux nôtres pour cette bonne oeuvre.

Ayant conféré avec M. le curé sur les moyens qu'on pourrait prendre pour exécuter le dit projet et les personnes que nous pourrions choisir pour seconder nos intentions, nous avons établi pour dames de charité de cette paroisse :
Mesdames Pascalis de la Sestrière, Pascalis du Laus, Pascalis de Valplane, Pellissier, Guieu, Guirand, Jaubert et les demoiselles Valplane et Gariel, dont toute la paroisse connaît le zèle et la charité ;
lesquelles dames visiteront les malades et leur procureront les bouillons, tisanes et autres secours tant pour le spirituel que pour le temporel.
Sur les six heures du soir, nous avons été visiter les malades, accompagné des dames ci-dessus dénommées, qui nous ont témoigné la meilleure volonté et le plus grand désir d'entrer dans nos vues en se rendant utiles aux pauvres malades.
Les pénitents blancs sont venus ensuite processionnellement pour nous conduire à leur chapelle, où nous avons été avec le clergé et MM. le maire et consuls ; nous avons trouvé la chapelle en état et fort propre.
Nous étant informé si l'on y chante l'office régulièrement et avec décence, on nous a assuré que tout s'y passait dans l'ordre ;
nous étant informé également si l'on y célébrait la sainte messe le jour de dimanche et de fête et nous ayant été répondu qu'on l'y célébrait régulièrement,
nous avons ordonné, pour éviter le concours avec l'office de la paroisse, que celle de la chapelle serait dite à neuf heures, depuis Pâques jusqu'à la Toussaint,
et à neuf heures et demie, depuis la Toussaint jusqu'à Pâques, confirmant à cet égard les ordonnances de nos prédécesseurs.

Après la visite de la chapelle des pénitents, nous sommes retournés à la paroisse dans le même ordre que le matin et, après avoir donné la bénédiction du Saint Sacrement, nous avons fait lire à haute voix notre procè-verbal.

Quant aux succursales, fondations, permissions et comptes des marguilliers, nous nous réservons de statuer sur tous les objets, lors de notre première visite ; et, de tout ce que dessus, nous avons fait dresser notre procès-verbal, en présence de MM. les dénommés ci-dessus, maire et consuls, qui ont signé avec nous :

J.-B.-C.-M. , Evêque de Senez.

VACHON , Sacristain, V. G.
BAYNARD, Ch. V.G.
RICHERY, Ch.
Guieu, Curé.
GUIRAND, Consul.
Joseph GAY, Consul.
Jacques Gariel, Consul
Jean-Ange MICHEL, Consul.
Pierre PAUL.
Joseph CAIRE.
GUIEU, Greffier de la Communauté.
PONTUS, Secrét.

3.-HOMMES REMARQUABLES D'ALLOS.(supplément au chapitre IV de la cinquième partie.)

L'AVOCAT PIERRE GUIRAND , d'ALLOS.

Pierre Guirand, magistrat, humaniste et poète, était contemporain de Wendelin, de Gassendi, de Peyresq et d'André d'Arnaud, de Forcalquier.
Comme ce dernier, il ajouta " au culte du droit celui des lettres ".

Dans une étude parfaitement documentée sur Wendelin chez nous,
Note (10)   M. de Berluc-Perussis nous parle des travaux littéraires de Pierre Guirand et de l'oubli immérité dans lequel son nom a été enseveli jusqu'à nos jours :
"Cet auteur bas-alpin, dit-il, cet oublié qu'aucun biographe n'a encore honoré même d'une simple mention, semble avoir été le condisciple de notre André d'Arnaud à l'Université d'Avignon........
"On doit à André d'Arnaud les Joci, ouvrage fort recherché aujourd'hui des curieux........
"(Or) les Joci contiennent en prose et en vers de nombreuses pièces de Guirand et sont son oeuvre presque autant que celle d'Arnaud. "
M. de Berluc-Perussis dit, en outre, en parlant d'Arnaud :
" Son ami, l'avocat Pierre Guirand, d'Allos, lui envoie les dialogues de Textor, puis une nouvelle édition de Pétrone, et il invite l'érudit magistrat, qui avait fait, paraît-il, une multitude de restitutions dans le texte du vieux satirique, à les conférer avec l'ouvrage qui vient de paraître. "

Disons enfin que J.-Jacques Esmieu , auteur de la Notice historique sur la ville des Mées, nous a conservé, sous la rubrique :
Epigramme de Pierre Guirand, allosien, une pièce dont voici la première partie :

Felix urbs Medioe, Cereris, donisque Lyoei,
Frugum quam decorat copia magna simul.
Felix urbs Medioe siquidem Provincia nullam.
Urbem majoris fertilitatis habet,
Felix ipsa situ, sed felicissima cui sunt
Nobilitate graves, ingenioque viri.
Pierre Guirand mourut dans les années 1600 à 1606, environ un siècle avant Alexandre Piny.

 


LE GENERAL ANTOINE PASCALIS.

"Le général Antoine Pascalis était garde du corps quand la Révolution éclata.
"Après le 10 août, il ne songea pas à émigrer......
Ce fut au sein de nos armées qu'il chercha un refuge contre la terreur.
Il devint chef de bataillon dans l'armée des Alpes, sous le commandement de Kellermann.
"Bientôt après, nous le trouvons adjudant général dans l'armée d'Italie.
Là, il se fit remarquer par son éloquence militaire et son aptitude administrative.
Nommé sous-chef d'état-major,
ce fut lui qui rédigea la plupart de ces proclamations qui enflammaient nos soldats et que la France admirait dans les bulletins de nos
victoires
Note (11)........
"Il se distingua dans les deux campagnes d'Italie, durant lesquelles plusieurs places importantes lui furent confiées.
Il eut ensuite divers commandements dans le midi de la France, où sa double carrière militaire et littéraire a laissé des souvenirs encore vivants."

Le général Pascalis était poète et, lorsque l'heure du repos eut sonné pour lui, après la chute de l'Empire,
"il écrivit les poèmes de Fontainebleau et du Mont-Viso, deux oeuvres remarquables dont quelques fragments ont été publiés.
Il traduisit ensuite, en vers, les plus beaux passages de la Pharsale de Lucain et le poème des Tombeaux d'Ugo-Foscoli.
Il acheva également, à cette époque, sa tragédie de Dion de Syracuse, qui fut lue et remarquée par Talma.
Le grand tragédien aurait représenté, sur la scène du Théâtre Français, le héros de Syracuse, sans le danger politique que parut avoir cette pièce, sous la Restauration.
Talma était frappé des vers suivants, qu'il aimait à répéter :

"Je vois dans ce jeune homme un destin dont je tremble;
La République et lui ne peuvent vivre ensemble.
................................................................
"Hardi, sensible et fier, pourra-t-il dédaigner
Cette faveur du peuple et l'orgueil de régner ?
.................................................................
"Après cet ascendant qu'il nous a révélé,
Il faut qu'il soit le maître, ou qu'il soit exilé.


"Ne retrouve-t-on pas dans les vers du poète guerrier ce fameux jeune homme ( Bonaparte ) qui fut le maître au lieu d'être exilé !

"En France, le général Pascalis s'était lié avec Delille, Marie-Joseph Chénier et Bernardin de Saint-Pierre ; ces relations durèrent jusqu'au jour où elles furent dénouées par la mort.......
Il me semble voir encore, à Aix, où il s'était retiré, ce grand et beau vieillard au visage mâle et ombragé de ses blancs cheveux, debout dans son cabinet de travail, entouré de livres rares, de quelques tableaux de maître, récitant à sa famille quelques-uns de ces grands vers à la manière de Corneille.

"Louise COLET, août 1849."

4.-Curés, Procurés, Secondaires ou Vicaires d'Allos.

1287. Etienne, prieur d'Allos et official de Senez.
1569. Jean Pascalis, vicaire forain à Allos, de Mgr l'évêque de Senez.
1578. Antoine Arnault, vicaire perpétuel.
1627. Claude Audoul, vicaire.
1630. Jacques Colombi, vicaire perpétuel.
1654. Jean-Jacques des Amicis, de Michaelis Halec.
Note (12)
Dahon Jean-Clary, secondaires, procurés, etc.
1652. Pierre Chaix, vicaire perpétuel, docteur en théologie.
1659. Charles Pascalis, vicaire perpétuel, prieur et commandeur de Notre-Dame de Moulanès.
1659. Honoré Gandaubert, curé.
Note (13)
1664. Jean Chaix et Pascalis, curés, c'est-à-dire procurés.
1700. Pierre Pascalis, vicaire perpétuel, donne sa démission en faveur de son neveu Honoré Pascalis.
1798. Honoré Pascalis, nommé vicaire perpétuel le 25 novembre 1698, résigna son bénéfice en 1719.
1719. Joseph Guieu, bachelier en théologie, neveu d'Honoré et de Pierre Pascalis.
Comme ses oncles, il résigna son bénéfice de vicaire perpétuel en 1772, en faveur de son neveu Alexandre Guieu.
1772. Alexandre Guieu émigra en 1792 et revint en France au mois de mai 1797.
N'ayant pas été maintenu dans ses fonctions de curé d'Allos,
Note (14)   il fut nommé curé de la Garde de Castellane et il mourut, dans cette ville, en 1811.
1792. Ambroise Pellissier, du Seignus-Bas, procuré assermenté.
1803. André-Pierre Bès, ancien dominicain, fut nommé curé d'Allos peu après le concordat.
1812. N....., Agnel de Maurin, mourut à Allos en 1814.
1814. N....., Robert, de Larche, fut transféré d'Allos à Barcelonnette en 1823.
1823. Jean-Jacques Reynaud, du Laverq, mourut le 14 octobre 1823.
1823. Joseph Reynaud, des Serennes, fut transféré en 1847 à Saint-Paul, où il mourut en 1856.
1847. Jean-Jacques Ebrard, de Barcelonnette, fut successivement curé de Seyne et de Turriers.
1850. Etienne Barbaroux, de Thorame-Haute, devint ensuite curé de Seyne, curé de Castellane et enfin vicaire général.
1858. Joseph Signoret, des Sérennes, devint également curé de Seyne et curé de Castellane, où il mourut en 1897.
1863. François Caire, du Châtelard, fut nommé, l'année suivante (1864), curé de Barcelonnette.
1864. Jean-Dominique Reynaud, de la Condamine, qui est aujourd'hui curé de Barcelonnette.
1877. Jean-Baptiste Millou, de Barcelonnette, actuellement curé de Jausiers.
1881. Fortuné Tiran, de Tournoux, mort à Allos en 1884.
1884. Clément Caire, du Châtelard, actuellement curé de Barrême.
1894. J;-Baptiste Borel, des Thuiles.

5.-Maires d'Allos.

1726. Jean-Hyacinthe Pascalis.Note (15)
1748. Hyacinthe Pellissier.
1750. Honoré Pascalis.
1751. Pierre-Jacques Pascalis.
1756. Alexandre Pascalis, du Laus.
1758. Pierre Pellissier.
1780. Joseph Guirand.
1794. (an 3). Michel Michel.
1796. (an 5). N. Pellissier.
1798. (an 7). Joseph Caire.
1799. (an 8). Jacques Gariel.
1800. (an 9). N. Guirand.
1801. (an 10). Alexandre Pellissier
1802. (an 11). Jean Honnorat.
1803. (an 12). Hyacinthe-Marie Gariel, conseiller à la cour de Grenoble.
1806. N. Augier.
1813. N. Rebattu.
1830. J.-Jacques-Laurent Gaubert.
1840. Pierre Pascal.
1843. Hyacinthe Pellat.
1846. Joseph Pellissier.
1856. Désiré Boyer, notaire.
1886. Sébastien Reynaud.
1888. Antoine Reynaud, notaire.


 

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Notes : ( 15 notes dans ce chapitre )

(1) Cette visite dura donc six jours, compris le jour de l'arrivée et celui du départ.
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(2) Faut-il attribuer le peu d\'empressement des consuls d\'Allos à la situation qui leur était faite par la différence de nationalité ?
En effet, ils étaient alors sujets des ducs de Savoie, et Mgr Soanen fait remarquer, dans une visite ultérieure (1712),
que la différence du souverain était alors la cause de tristes changements dans cette paroisse.
Peut-être aussi les consuls d\'Allos redoutaient-ils la sévérité du prélat janséniste.
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(3) Catafalque.
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(4) La confrérie des pénitents d'Allos a conservé l'usage d'attacher une écharpe à sa croix processionnelle.
Cette écharpe qui ombrage l'image de Jésus-Christ sur la croix, est blanche, rouge ou violette, selon les règles liturgiques..
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(5) Le prélat fait allusion sans doute à la guerre de 1690 à 1696.
En effet, le général marquis de Parellis saccagea Allos en 1690, après son insuccès contre Colmars.
Le 13 octobre 1690, le Conseil général d'Allos, réuni dans la chapelle du Saint-Nom de Jésus, déclare qu'on ne peut pas établir une nouvelle taille ou impôt, vu les bruslements et divers saccages que les habitants ont soufferts.
Enfin, en 1695, les troupes dites de MMes de Jullien et de Berri, hommes et chevaux, prirent leurs quartiers d'hiver à Allos, même dans les hameaux.
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(6) Le prélat ne pouvait dire plus clairement que l'on donnait alors le nom de presbytère, presbyterium, à l'endroit où se plaçaient les prêtres pendant la messe et les autres saints offices.
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(7) En se reportant plus haut, aux numéros 2, 3 et 4 de l'inventaire des chapelles du dehors, le lecteur verra que les héritiers de Jean-Ange Pascalis devaient faire bâtir la chapelle de la Sestrière, ceux de Louis Julien la chapelle du Saint-Esprit, dans l'enclos d'allos, et ceux d'Antoine Pascalis celle de Saint-Antoine de Padoue, à Chauvet.
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(8) Ses biographes nous apprennent qu'il ressemblait à Fénelon par la physionomie et par son éloquence douce et pénétrante.
Le jeudi saint de l'année 1774, il ne craignit pas de reprocher au roi Louis XV les scandales de la Cour.
Il fut député de Paris, extra muros, aux Etats-Généraux de 1789;
il n'était plus évêque de Senez, depuis 1783.
L'abbé Galard a publié ses sermons et ses oraisons funèbres.
(Paris, 1807 , 4 vol. in 12 ) dont la plus remarquable est celle de Louis XV.
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(9) Les vicaires généraux et autres dignitaires.
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(10) Wendelin chez nous.
Bulletin de la Société scientifique et littéraire des Basses-Alpes.
( tome IV , pp . 159 - 166 ).
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(11) L'auteur auquel j'emprunte ces notes biographiques ajoute :
Nous avons sous les yeux de ces morceaux d'éloquence militaire écrits de la main du général Pascalis, auxquels la main de Napoléon n'a changé, ça et là, que quelques mots".
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(12) De Amicis et de Michaelis étaient également vicaires d'Entraunes.
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(13) L'an 1659 et le 1er octobre, Mre Honoré Gandaubert,
Prêtre de Colmars, a commencé de faire le service dans l'église paroissiale de Notre-Dame de Valvert d'Allos,
au nom et au relèvement de messire et révérendissime Charles Pascalis, docteur en droit,
pronotaire apostolique, prieur du prieuré de Notre-Dame du Moulanès et vicaire perpétuel de ladite église de Notre-Dame de Valvert.
Cette note que j'emprunte textuellement au registre, nous apprend qu'à cette époque, le prêtre que l'on appelait curé était vicaire remplaçant, etc..,
et que le titulaire que nous appelons aujourd'hui curé, était le vicaire perpétuel !
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(14) On accuse à tort Alexandre Guieu d'avoir fait badigeonner l'église paroissiale.
On lit, en effet, dans les procès-verbaux des réunions du conseil municipal du 19 août et du 30 novembre 1781, que Mgr l'Evêque de Senez, Mgr de Beauvais, dans sa dernière visite pastorale, engagea la communauté à faire blanchir l'église pour la rendre plus claire et plus décente...., et offrit de concourir pour la portion le concernant ( le tiers de la dépense )...
Le conseil municipal a délibéré et chargé les consuls de traiter avec François Zenery, blanchisseur italien.

La dépense totale s'éleva à 206 francs, dont 126 livres pour la main d'oeuvre et 80 livres six sols pour cordages et autres fournitures.
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(15) Dans les archives municipales, J.-Hyacinthe Pascalis, Hyacinthe Pellissier, Honoré Pascalis, Pierre-Jacques Pascalis, Alexandre Pascalis, Pierre Pellissier et Joseph Guirand sont appelés bailes; michel Michel, N. Pellissier, Joseph Caire, Jacques Gariel et N. Guirand, officiers publics ou présidents ; Alexandre Pellissier et les suivants, maires.
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