Connaître les Enfants du Pays...

Le DOCTEUR S.-J. HONNORAT

Simon-Jude Honnorat (1783 - 1852)


Nous ne proposerons pas ici une nouvelle biographie du docteur Simon-Jude Honnorat.
Quoiqu'incomplètes, nous estimons qu'en ce domaine les
biographies de Richaud et Dessalle peuvent encore faire autorité quelque soixante-dix ans après leur parution.

(N.B : Sur ce site, voyez aussi, les biographies de S-J. Honnorat par :

  • l'abbé Jean-Esprit Pellissier, son compatriote.
  • François Arnaud.
  • L.A Dessalle.
  • Simon-Jude Honnorat par René Merle.)

    Nous tenterons par contre dans cette notice d'approcher d'une autre manière l'oeuvre
    - et précisément l'oeuvre lexicographique -
    de notre savant bas-alpin en essayant de s'interroger sur ses méthodes de travail et sur les différentes sources de son dictionnaire
    provençal-français comme d'aucuns s'interrogèrent sur les méthodes de travail et les sources du dictionnaire de Mistral.
    Ainsi arrivera-t-on peut-être à mieux connaître le mouvement encyclopédique provençal des XVIIIè et XIXè siècles dans lequel Honnorat s'inscrit magistralement.

    Parler des sources du dictionnaire d'Honnorat, c'est parler des différents matériaux qui permirent au savant lexicologue de mener à bien la lourde tâche qu'il se donna en voulant, comme il est dit dans son épitaphe, "laisser pour héritage à son pays un monument de sa langue".

    Sans avoir eu la prétention d'être exhaustif, nous nous sommes donc efforcé de lire le dictionnaire à travers ses nombreux éléments constitutifs. Ainsi avons-nous envisagé dans un premier temps les sources imprimées - très nombreuses, nous le verrons -, dans un deuxième temps, les sources manuscrites ; et enfin, un troisième type de sources puisqu'il s'agit d'une part de l'enquête que le docteur Honnorat fit parvenir aux maires des villes provençales et d'autre part des informateurs divers auxquels il dut avoir recours durant ses trente années de labeur et qu'il cite consciencieusement pour ne "point se parer des plumes du Paon".

    C'est en fait un véritable inventaire de ses connaissances bibliographiques que l'auteur dresse tout au long des 107.201 articles de son dictionnaire, connaissances bibliographiques qui, à la même époque, pourraient être celles de Raynouard ou d'un Fauriel.

    Il s'agit tout d'abord des nombreux traités de médecine, de géologie, des diverses monographies qui assurent au dictionnaire d'Honnorat l'encyclopédisme que d'aucuns lui reprochèrent et qui, il est vrai, alourdissent inutilement ce qui devrait être un dictionnaire de linguistique et non un dictionnaire des sciences.

    Mais ce qu'il y a de certain, c'est que l'objectif d'Honnorat est clair :
    "Une chose qui ne doit pas être oubliée,dit-il, c'est que malgré l'énorme quantité de livres dont les rayons de nos bibliothèques sont surchargés, il n'en existe point encore d'assez étendu, qui nous mette à même de trouver le nom d'une chose quand nous ne le savons pas, car pour le trouver dans les dictionnaires existants, il faut le savoir.
    L'histoire naturelle a inventé des méthodes pour arriver aux inconnus pourquoi n'en trouverait-on pas pour les mots ?"

    Sans nous y attarder davantage, remarquons donc qu'Honnorat ne peut parler de labouragi (p. 491 T.II) sans faire référence à Furgault ou encore de libre (p.530 T.II) sans parler de Winckelmann. Honnorat se complait à donner le nom des diverses parties de la lichiera (p.532 T.II) comme il se complait à nous parler des propriétés du lach (p. 492 T.II) ou de la composition chimique de la sau (p. 1136 T.III). Mais après tout, n'est-ce pas le but du dictionnaire?

    Plus intéressants sont pour nous les différents dictionnaires et glossaires provençaux dont il s'est servi abondamment pour l'élaboration de son ouvrage. et qui enrichiront considérablement, eux, le nombre des articles.

    C'est là qu'apparaît le Vocabulaire Provençal-Français d'Achard, paru en 1785 mais qu'Honnorat ne se procura qu'en 1811 comme l'atteste une de ses lettres à Requien
    C'est ce dictionnaire qui lui servit de base mais aussi qui l'incita à se consacrer à la lexicologie si l'on en croit son Projet :
    "(...) Né dans la partie la plus reculée du Département des Basses-Alpes, et à peine âgé de six ans, lorsque la révolution de 1789, en obligeant les ecclésiastiques à aller chercher chez des voisins cette liberté de conscience que la patrie cessait de leur garantir, vint me priver avec mes concitoyens des seuls moyens d'instruction qui étaient à notre disposition et à notre portée ; leur éloignement fut cause que livré à moi-même dans un âge où je ne connaissais d'autre langue que le dialecte du pays, je me vis forcé, malgré le vif désir que j'avais de m'instruire, d'interrompre des études à peine commencées. Ayant appris plus tard qu'il existait un dictionnaire provençal-français, je me hâtais d'en demander un exemplaire, croyant y trouver le moyen de rendre mes idées en français, ainsi que le nom des choses que je savais en provençal, mais vain espoir. Le vocabulaire en 2 vol. in 4° de 1785, qu'on me procura, fut loin de satisfaire mon attente, car outre que ce dictionnaire ne contient qu'une partie des expressions d'Aix et de Marseille, et presqu'aucune de celles de la haute Provence, il laisse tout à désirer sous le rapport de l'exécution. N'espérant pas cependant de pouvoir en trouver un plus complet, je formai un volume de papier blanc, auquel je donnai la même pagination et je commençai à y inscrire mes observations, mes corrections et mes additions. (...)".
    Honnorat avait-il donc connaissance du dictionnaire d'Achard avant 1811 comme il semble le dire?

    Pas plus que le dictionnaire d'Achard, le dictionnaire d'Avril ne satisfera le docteur Honnorat. Il le cite pourtant très souvent au fil des pages, quelquefois même avec un certain esprit critique. Ainsi lit-on à l'article lacheiroun (p. 493 T.II) que "ces plantes ne sont point, comme le dit M.Avril, des laitues sauvages". Ce dictionnaire parut à Apt en 1839.

    A Apt également parut en 1843, l'Interprête provençal de Castor "contenant un choix de 15.000 termes provençaux".
    Ce glossaire "sans valeur pour l'étude des dialectes" -
    comme le dit Wartburg- représente pourtant assez fidèlement le parler d'Apt et du Lubéron en général.
    Honnorat y puise les termes qu'il qualifiera du label Dialecte d'Apt ou Aptésien.

    Le dictionnaire d'Etienne Garcin sera aussi un outil de référence pour le Bas-Alpin.
    Ce dictionnaire connut deux éditions ; une première en 1823 et une seconde en 1841 se trouvant ainsi en concurrence avec le dictionnaire d'Avril.
    Quoique se voulant "renoncer à indiquer la partie à laquelle la plupart des mots appartiennent", le dictionnaire de Garcin est un dictionnaire franchement varois, proposant la diphtongaison O en OUA propre au département.

    Si l'on en juge d'après notre sondage, il semblerait qu'Honnorat y ait puisé les nombreux "termes de marine et les termes de poissons de mer qui fréquentent nos côtes" annoncés dans la préface.

    Gardons pour la fin les dictionnaires ou glossaires qui permirent à Honnorat d'élargir son champ d'investigation ; d'élargir, dis-je, puisqu'au départ le dictionnaire d'Honnorat ne se veut être qu'un dictionnaire provençal.
    "Mon premier projet de dictionnaire provençal, écrit-il à Requien, était de ne ramasser que les idiômes des quatre départements formant l'ancienne province et de laisser le languedocien, mais plus j'avance plus il me semble difficile d'en tracer la démarcation (...).
    Car dans le fond la langue est parfaitement la même et je n'aurai peut-être pas mille mots de plus en faisant figurer l'idiôme moundi ou languedocien, et vous sentez que mille mots sur près de 35 à 40 mille ne produisent pas une grande augmentation, tandis qu'ils peuvent étendre de beaucoup
    le rayon de distribution de l'ouvrage.

    Contribueront donc à ce nouvel apport lexical le dictionnaire du Bas-Limousin de N. Béronie datant de 1823 mais aussi le dictionnaire languedocien de Doujat, paru en 1638 et faisant suite aux oeuvres de Pierre Goudelin ; enfin les diverses éditions du dictionnaire de Boissier de Sauvages dont la première date de 1756.

    Nous ne pourrions enfin omettre les ouvrages de Raynouard, Rochegude et Roquefort qui aidèrent Honnorat notamment dans le domaine de l'étymologie.

    Je voudrais maintenant parler d'un autre genre de sources imprimées auquel Honnorat eut largement recours. Il s'agit des traités d'histoire naturelle du Midi de la France.

    Honnorat cite abondamment l'histoire naturelle de Darluc, l'histoire des Plantes qui croissent aux environs d'Aix et dans plusieurs autres endroits de Provence, par Pierre Garidel (1660-1737); enfin l'Histoire Naturelle des environs de Nice du naturaliste Antoine Risso (1777-1845), non, là encore, sans un certain esprit critique.
    Ainsi en ce qui concerne l'ouvrage-de Risso, écrit-il à Requien :
    "L'ouvrage de Risso m'a fait grand plaisir, j'y ai trouvé les noms vulgaires des oiseaux ainsi que ceux des poissons, mais ceux-ci je les avais déjà extraits de son ychtiologie.
    Comme ces noms sont les mêmes à peu près dans tout le département du Var,j'ai dû les indiquer exactement, en prévenant pourtant que c'est dans les environs de Nice qu'on emploie ces
    dénominations".

    Parmi les flores avec lesquelles il a aussi travaillé, mais dont il ne parle pas (vraisemblablement parce que ce sont des oeuvres mineures), citons encore la Flore de Toulouse, par Tournon (1811), la Flore d'Auvergne, par Delarbre (1795), Plantes phanérogammes des environs de Toulon (1838), Plantes phanérogammes des environs de Fréjus (1833). Ce sont du moins les livres dont on a retrouvé la trace dans sa bibliothèque et qui transparaissent à travers le dictionnaire. Ainsi, avons-nous toujours une localisation très exacte des végétaux.

    Enfin Honnorat se réfère aux oeuvres littéraires qu'il possède pour la plupart ou dont il a eu connaissance grâce à son ami Requien avec qui il échange des caisses de livres.
    Ainsi le dictionnaire d'Honnorat est-il un florilège de citations diverses empruntées à des auteurs de langue d'Oc sur lesquels nous nous attarderons quelque peu.

    Ces citations restent encore très discrètes.
    Comme l'a montré
    Charles Rostaing, elles seront bien plus abondantes dans le Tresor dou Felibrige de Frédéric Mistral.

    Honnorat fait cependant référence à la Chanson de la Croisade traduite par Fauriel, aux Leys d'Amor et aux Flors del Gay-Saber qu'il connait parfaitement.

    Le provençal y est représenté par des auteurs modernes comme Jean-Baptiste Coye de Mouries, Michel Truchet d'Arles, Pierre Bellot et Toussaint Gros de Marseille, Hyacinthe Morel d'Avignon, Diouloufet d'Eguilles, mais aussi par des plus anciens comme Brueys avec Lou Jardin dei Musos prouvençalos ou Bellaud de la Bellaudière avec Obros e Rimos.
    Dans sa correspondance avec Requien, c'est justement Bellaud qui apparaît comme étant l'auteur favori d'Honnorat.

    Pour les autres langues d'Oc dont Honnorat et Requien ne connaissent pas aussi bien la littérature il est à constater que les données sont moins nombreuses et que l'oeuvre de Dastros représente presque à elle seule l'oeuvre de référence pour le parler gascon.
    Parmi les auteurs d'outre Rhône, citons avec Dastros, l'auteur du Trimfle de la lenguouo gascouo, Bergoing et Moquin-Tandon du Languedoc, Fondeville, du Béarn ; sans omettre Goudelin, de Toulouse et Jacques Jasmin, d'Agen.

    En ce qui concerne les parlers autres que le provençal, Honnorat ne fait qu'appliquer les règles qu'il s'était fixées :
    "Je me bornerai à rappeler, écrivait-il en 1833, tout ce qui se trouve dans
    Sauvages et dans les auteurs imprimés que je pourrai me procurer".

    Dans le corpus de son dictionnaire, Honnorat fait aussi référence à des recueils juridiques comme les Statuts de Provence ou les Privilèges et règles de Pays de Béarn dont on a également trouvé plusieurs citations.

    Nous ne nous attarderons guère sur les sources manuscrites dont a usé le docteur Honnorat. Nous n'en évoquerons que deux.

    Tout d'abord le Supplément au Dictionnaire de Pellas. De quoi s'agit-il ? Il s'agit d'un manuscrit faisant suite au dictionnaire du Père Pellas conservé à la Bibliothèque inguimbertine de Carpentras et qui a priori pourrait être un addendum au fameux dictionnaire de 1723 copié de la main même de Pellas ou encore de la main du Père Puget, son confrère, comme certains l'ont cru. Il n'en est rien. Comme l'a démontré Jean Stéfanini, nous avons là un manuscrit qui a été maladroitement relié à la suite de ce dictionnaire et classé au catalogue des manuscrits au nom de Pellas. Ce qu'il est intéressant de savoir pour notre étude, c'est que dans une lettre du 1er juin 1841, Vitalis signale à Requien l'existence de ce manuscrit à l'intention d'Honnorat qui en verra une copie en 1845.
    Alors qu'Honnorat ne semble pas s'être abusivement servi de l'ouvrage de
    Pellas, il cite au contraire très souvent le supplément à Pellas; c'est bien de ce manuscrit dont il est question.

    Il existe un autre manuscrit dont Honnorat se servit largement. L'Essai de grammaire et de glossaire de la langue provençale pour servir d'introduction et de supplément au dictionnaire provençal, par l'Abbé Féraud (1725-1807) a été étudié par le même Jean Stéfanini qui semble ignorer dans sa thèse que le docteur Honnorat pût en posséder une copie grâce à son beau-frère Gariel.
    En effet, dans ses Notices bibliographiques, Honnorat nous dit que :
    "M. l'Abbé Féraud de Marseille (...) a laissé aussi en manuscrit un dictionnaire provençal-français et une grammaire qui se trouvent dans la bibliothèque de M. Gariel ex-Conseiller, actuellement à Allos".
    Conservé à la Bibliothèque de Grenoble (Ms S 1251), ce manuscrit, comme le précédent, a été lui aussi mal classé puisqu'attribué à Honnorat lui-même dans le catalogue des manuscrits. Il est pourtant correctement inventorié dans le catalogue de la vente Gariel-Honnorat sous le numéro 2965 de la collection Gariel.

    Il faudrait parler du Dictionnaire des dialectes de Valensole et des Mées, du pharmacien Aubert, resté manuscrit, qui rentre aussi dans la composition de notre dictionnaire d'Honnorat ; enfin, des différents manuscrits recopiés par le docteur Honnorat lui-même, parmi lesquels une Règle de Saint-Benoît et des Statuts de Pénitents en provençal.

    La plupart des biographes ne parlent pas de l'enquête adressée en février 1822 par Honnorat aux maires des communes.

    C'est en quelque sorte l'avant-projet du dictionnaire.
    Honnorat y exprime :
    "les difficultés que la plupart des provençaux éprouvent, lorsqu'ils veulent rendre par des équivalents français, les mots dont se compose leur langue" et parle des "deux ouvrages sans critique" de Pellas et d'Achard.
    "outre le vocabulaire proprement dit, continue-t-il, il (le dictionnaire) contiendra une dissertation sur l'origine et la formation de la langue provençale, une grammaire (...) ; les étymologies, les origines, la géographie et la traduction exacte des noms vulgaires donnés dans les différentes contrées de la Provence aux êtres des trois règnes de la nature (...)".
    Honnorat en vient à demander l'aide des maires, mais aussi celle des curés et desservants, celle des naturalistes, celle des littérateurs, historiens et géographes, celle des directeurs des postes "mes collègues" qui devront lui fournir "les renseignements qui me manquent, si les personnes auxquelles j'ai l'honneur de m'adresser mettent quelque zèle à me les fournir".

    Honnorat joint à cette lettre un "tableau-modèle" dans lequel nous trouvons des renseignements très précieux sur la commune d'Allos en ce temps-là :
    hameaux, situation, population par hameau, foires, production et commerce, objets curieux qui s'y trouvent....

    Nous ne savons malheureusement pas ce que fut le succès de cette entreprise, contrairement à l'enquête du même type que le comte de Villeneuve mena dans les Bouches-du-Rhône et dont les réponses sont conservées aux Archives de ce département.

    En tout cas, il semblerait qu'il n'ait pas été total. Honnorat ne fait jamais référence à cette enquête, ni dans son Projet, ni dans son Dictionnaire. De même, il est surprenant de constater qu'il renonce à donner tous les renseignements qu'il était désireux de donner au départ. Que deviennent les noms de lieu? les noms d'hommes illustres ? Aucune entrée de ce type dans l'oeuvre d'Honnorat.

    Dans quelle mesure cette enquête a-t-elle donc été utile au docteur Honnorat? Cela reste à définir.

    Un mot sur les informateurs. Honnorat a-t-il vraiment eu des informateurs ? A-t-il comme Mistral échangé une abondante correspondance ?
    Seule, je crois, sa correspondance avec l'avignonnais Esprit Requien a pu être conservée. Requien n'est pourtant pas l'informateur au sens où l'entendraient les ethno-linguistes d'aujourd'hui.
    Son rôle dans l'élaboration du dictionnaire d'Honnorat quant à son orientation lexicologique reste cependant capital.

    Dans sa Bibliographie, il rend hommage à "M. Pellissier, avocat à Barcelonnette, qui m'a fourni beaucoup de mots du dialecte du pays" et à "Mme Sauvan, née Gariel qui a fait la même chose pour le langage du Fugeret et d'Annot".

    Notons enfin qu'à plusieurs reprises sont cités dans le dictionnaire des noms sur lesquels nous aimerions bien avoir davantage de renseignements, tels MM. Amic, Amoreux, Roux... Des botanistes ? Des érudits locaux ?

    En conclusion lorsque l'on regarde la nature des sources du dictionnaire d'Honnorat, on est frappé en tout premier lieu par l'importance que le savant a accordée au livre. La connaissance d'Honnorat est avant tout une connaissance livresque.

    Vu les conditions dans lesquelles a travaillé le docteur Honnorat, vu sa profession et sa notoriété, le savoir populaire, pour ne pas dire l'ethnographie, aurait pu avoir une place plus importante dans le dictionnaire que le savoir institutionnel qu'Honnorat a sans nul doute favorisé.

    Toutefois, il serait aussi inexact de croire que le travail du docteur Honnorat n'a été qu'un travail de compilation.

    En fait, le but de notre savant a été d'instruire le peuple - essentiellement provençalophone à l'époque - sur des connaissances auxquelles ce peuple n'avait pas eu accès jusqu'alors.

    Mistral, nous le savons, aura une démarche tout-à-fait opposée à celle d'Honnorat favorisant la culture populaire aux dépens d'une culture plus encyclopédique.

    Il n'empêche que le dictionnaire d'Honnorat reste chronologiquement le premier grand dictionnaire de la langue d'Oc.

    Pierre Fabre,"Le Haut-Verdon", dans Annales de Haute Provence.B.S.S.L.A.H-P.Impr.Vial.Digne.1988.

  •  

    15 Notes :

    (1) Richaud (A).Le Docteur S. -J. Honnorat,
    Digne, Chaspoul 1915.
    Dessalle (L.-A).Le Docteur 5.-J Honnorat,
    in Bul. Soc. Stat. de I'Isère, XL, 1919.
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    (2) Honnorat (S.-J.). Dictionnaire Provençal-Français ou Dictionnaire de la Langue d'Oc ancienne et moderne,
    Digne, Repos 1846-1847.
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    (3) Cf.Boutière (J.). De la genèse du Trésor de F. Mistral,
    in Actes et Mémoires du 1er Congres international de langue et littérature du Midi de la France, Avignon, 1957.
    Boutière (J.). Le premier essai lexicographique de Mistral,
    in Mélanges de linguistique romane et de philologie médiévale offerts à M. Delbouille Gembloux, Duculot, 1964.
    Bouvier (J.-C.). Préface au Trésor du Felibrige,
    Aix-en-Pce, Edisud 1979.
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    (4) Correspondance Requien, Bibliothèque Calvet
    Avignon, lettre d'Honnorat du 27.04.45.
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    (5) Cor. Requien, lettre d'Honnorat du 18mars 1811.
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    (6) Wartbug (W.Von).Bibliographie des Dictionnaires patois,
    Paris, Droz, 1934.
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    (7) Cor. Requien, lettre d'Honnorat du 25 mars 1833.
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    (8) Cor. Requien, lettre d'Honnorat du 23 nov. 1837:"La mort de M. Raynouard m'a singulièrement contrarié. J'ai été obligé de chercher un à un les mots de la langue romane que j'aurais trouvé réunis si son Dictionnaire eut été terminé".
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    (9) Cor. Requien, lettre d'Honnorat du 25 mars 1833.
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    (10) Rostaing (C.). Le Dictionnaire d'Honnorat source du Tresor dou Felibrige in Revue de Linguistique romane, T.38, 1974.
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    (11) Cor. Requien lettre d'Honnorat du 6 mai 1833.
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    (12) Stefanini (J.). Dictionnaires provençaux inédits du XVIIIème siècle, in Actes et Mémoires du IIIème Congrès international de langue et littérature d'Oc, Bordeaux, 1961.
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    (13) Stefanini (J.). Un provençaliste marseillais : L'Abbé Féraud (1725-1807), Aix-en-Pce,Faculté des Lettres 1969.
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    (14) Document en possession de Jean caire d'Allos.
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    (15) Honnorat (S.-J.), Bibliographie ou catalogue des ouvrages imprimés en dialectes du Midi, dont l'auteur a connaissance,Manuscrit R 7666, Bibliothèque de Grenoble.
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    Simon-Jude Honnorat.Coll.musée de Digne.


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