Né à Colmars d'une famille de commerçants et d'agriculteurs,
et le plus jeune de trois garçons, Surnuméraire de l'enregistrement à Colmars en 1887 , il entre le 1er juillet 1889
comme clerc chez maître ARNAUD notaire à Digne, puis en 1891, il rachète l'étude
de Me.BOYER à Colmars. Sa vie allait désormais se passer dans sa chère vallée
du Verdon, à laquelle il devait consacrer toutes ses activités.
Texte de L. COULON-LIAUTAUD.
Adrien ROUX fit ses études au lycée d'Aix
et en sortit bachelier es lettres avec mention bien en 1884.
Un an après, il entre au conseil municipal qui le désigne
aussitôt comme maire en 1892.
Il le restera jusqu'en 1926, soit 34 ans.
Jeune débutant,
il allait visiter ses clients d'abord à pied, puis à bicyclette, enfin en voiture à cheval,
et parcourait ainsi d'un bout à l'autrela vallée.
Ses fonctions de notaire, de maire et plus tard de conseiller général, constamment réelu
pendant 42 ans de 1895 à 1937, le rendaient plus apte que quiconque à connaître tous les
problèmes de la région.
Estimé de tous, il entreprit et mena à bien de nombreux
travaux d'intérêt local.
Aucune subvention ne venait à l'époque, conforter les projets,
et il fallait agir avec des moyens modestes.
Citons le reboisement auquel il tenait beaucoup et qui, en 50 ans, transforma le site de Colmars en une oasis
de verdure, la construction du barrage de Castillon grâce aux dommages de guerre payés par les allemands,
l'édification du monument aux morts de Colmars, bâti en marbre descendu à grand peine
avec les moyens de l'époque de la carrière locale, monument qui commémorait la cruelle
saignée dans les rangs de la jeunesse (40 morts).
Adrien ROUX devait en qualité de maire,
annoncer la disparition de ces jeunes hommes à leurs familles, un des plus durs souvenirs de sa vie.
Il entreprit aussi d'écrire l'histoire de Colmars :
grâce à ses différentes fonctions,
il eut la possibilité de consulter les archives des notaires et des dépôts de Digne,
de Marseille, d'Aix-en-Provence.
Le manuscrit qu'il nous a laissé est infiniment précieux par
le sérieux de ses sources et la clarté de sa rédaction.
Elu président du conseil
général le 17 septembre 1912, il devint le doyen de cette assemblée en 1928.
Officier de l'instruction publique en 1901, chevalier du Mérite Agricole en 1904, il était promu
officier de la Légion d'Honneur le 21 janvier 1938 et se retirait des affaires quelques mois
plus tard, cédant son étude notariale après 46 années d'exercice.
Lorsqu'Adrien ROUX décéda le 6 juillet 1947, la haute vallée du Verdon perdit une grande
figure locale à qui elle devait beaucoup.