Connaître les Enfants du Pays...

 

L'Abbé Jean Esprit Pellissier (1831-1902)

par Jean Caire.

En 1831 est né à Allos, Jean Esprit Pellissier, de parents qui plongent loin leurs racines dans cette terre dure et exaltante ; à plus d'un titre, ils ont façonné ce pays depuis des siècles ; on ne compte plus les Pellissier et les Guieu, prêtres, procureurs, consuls d'Allos depuis le XIVe siècle.
Son père, André Pellissier est né au hameau du Seignus ; il se marie à la ferme de Sainte Brigitte Haute avec Eléonore Delphine Guieu ; le couple va donner le jour à cinq enfants, dont le petit Jean est le second.
La vie n'est pas facile, même si la ferme Guieu appartient à une famille qu'on dit "aisée". Il faut travailler dur au cours de la brève saison des cultures pour vivre toute l'année !
Le jeune couple ne ménage pas sa peine ; les enfants garderont toujours de ce nid rustique et douillet un grand amour qui se mêle à celui de leur pays.

Le petit Jean a l'esprit vif, il est studieux et observateur, ses parents sont unis et profondément croyants ainsi que leurs familles. Tout jeune il sait qu'il sera prêtre et c'est un véritable déchirement quand il faut quitter tout ce qu'il aime pour devenir un petit séminariste à Digne, autant dire au bout du monde !

Vient ensuite le grand séminaire où il termine de solides études ; il est ordonné prêtre en 1864. Il débute sa vie pastorale à la Baumelle, hameau d'Allos, dans ce pays qui lui a tant manqué.

La cure de Bouchiers lui permet de noter les petits riens de la tradition orale, qui seraient perdus sans son oreille attentive.

Viennent ensuite les paroisses de Thorame-Haute et Barrême où il se montre grand bâtisseur en dotant cette dernière d'une église neuve.

Son évêque qui connaît bien ses multiples mérites lui confie la chaire de théologie morale du grand séminaire pendant quatre années, puis la paroisse de Saint-Sauveur à Manosque en 1875 et enfin, l'investit des fonctions de vicaire général en 1890, grand vicaire comme on disait alors.

Son passage a laissé partout le souvenir d'un homme bon et chaleureux, entièrement dévoué à son ministère, d'un chercheur rigoureux, d'un érudit qui a touché aux sujets les plus divers et toujours avec bonheur.

Pour mener à bien son oeuvre maîtresse qu'est l'histoire d'Allos, l'abbé Pellissier a dû se constituer une bibliothèque d'histoire générale importante, posséder des ouvrages rares, H.Bouche, Papon, etc.,
en consulter une infinité d'autres, fouiller patiemment les archives de Provence et particulièrement celles des Bouches-du-Rhône, correspondre toute sa vie avec d'autres historiens, souvent prêtres, afin d'obtenir renseignements, confirmations et recoupements de sujets qui lui tenaient à coeur. Cette oeuvre de toute une vie, on la voit se modeler et s'affirmer à l'examen de plusieurs manuscrits conservés dans sa famille pour prendre forme définitive dans l'édition de 1901 chez Chaspoul et Veuve Barbaroux à Digne, un an avant la mort de l'auteur, "l'Histoire d'Allos".

L'abbé Pellissier est également l'auteur de nombreux articles :
Vie de St Clément ,Alexandre Pini Dominicain,(écrivain originaire d'Allos ) le Chant religieux, rôle du plain-chant , Les Reliques de Gérard Tenque à Manosque et de nombreux écrits restés inédits.

"Redire le passé de son pays est une oeuvre de piété filiale",
Cette phrase d'exergue qu'il a tirée d'Ovide, résume bien le travail de bénédictin qu'a fourni l'auteur de l'Histoire d'Allos à la glorification de sa petite patrie.

Texte de Jean Caire
Histoire d'Allos  Allos


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